Les mauvais amis du président [Opinion du Contributeur]

En anticipant sur le discours du 3 juillet, Ousmane Sonko ne voulait pas que Macky Sall lui ravisse la vedette. Aussi avait-il analysé l’allocution la veille, pour donner les différents scénarios possibles. Une volonté de participer à la présidentielle prochaine ou une renonciation en bonne et due forme.

Le Président Macky SALL lors de la remise du rapport de conclusion du dialogue national, le 25 juin 2023

En dépit des signes apparents qui plaidaient pour une troisième candidature, Sall a préféré ne pas y aller. Un contre-pied qui lui a valu des félicitations et qui a suscité un ouf de la part des populations qui redoutaient une autre vague de violences dans un pays déjà blessé. Tout compte fait, Macky a ses moments de gloire. Le respect de sa parole donnée est salué à juste raison ici et là. Une bonne partie de l’opinion internationale pense exagérément que la troisième candidature était le nœud du problème. Les partisans les plus zélés du président rivalisent de dithyrambes. Il est grand, il entre dans l’histoire, il est au Panthéon, soutiennent-ils. Soit.

Eux qui le poussaient à faire un « deuxième quinquennat », à violer ses engagements, à revenir sur tout ce qu’il avait dit et répété, sont sans nul doute si petits, si minuscules. Et ces gens-là facilitent tellement les choses à l’opposant. Leur mentor s’efface, veut réellement « sortir par la grande porte », ils veulent le maintenir à l’intérieur en continuant d’entretenir une dualité qui n’a plus sa raison d’être. En l’encourageant dans l’entreprise d’isolation du leader de Pastef et de l’opposition, il donne davantage de l’importance à un homme politique qui gagne beaucoup dans la confrontation avec le président de tous les Sénégalais qui est obligé de se rabaisser pour éliminer un adversaire qui l’a déjà exposé aux yeux du monde.

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