D''emblée, Idrissa Seck a tenté d'entretenir le flou sur sa candidature à la prochaine présidentielle. « Je vous connais, vous mes amis journalistes, je sais pourquoi vous êtes là. Dites la vérité, vous voulez savoir ma position sur un possible troisième mandat de Macky Sall ? Vous voulez savoir si je suis candidat à la présidentielle, oui ou non ? Je ne vais pas aborder le sujet du troisième mandat, je ne vais pas non plus annoncer ma candidature, du moins pour aujourd’hui », a dit l’ex-Premier ministre.
Avant d'ajouter, maintenant le suspense. Mais, il faut attendre que Macky Sall clarifie sa position. « Oui, vous allez devoir attendre. Vous savez pourquoi il faut attendre ? Car on ne connaît pas encore les intentions du président Macky Sall. Macky Sall est un berger, car il y a un adage qui dit ‘Balangay oup guémignou samm, dangay kham loumou weuliss’. Dans un autre français ‘Parler à tort et à travers‘. Alors que Macky Sall ne donne aucune indication sur ses intentions, donc puisque nous ne connaissons pas ses intentions, il va nous falloir attendre le moment venu », a-t-il expliqué.
Mais Idrissa Seck finit par lâcher le morceau. « Est-ce pensable qu’il y ait une élection présidentielle au Sénégal et qu’Idrissa Seck, vivant et en bonne santé ne soit pas candidat ? Est-ce que je serai candidat ? La plus courte réponse c'est oui », a déclaré le leader de Rewmi durant sa conférence de presse.
Multipliant les paraboles et les versets coraniques dans son discours, Idy écarte sans le dire aussi le Président sortant de la course. Il estime que trois catégories de personnes « sont disqualifiées et peuvent s’épargner la peine de déposer leur candidature au Conseil constitutionnel. Celles qui ont été définitivement condamnées pénalement par la Justice à certaines peines. Celles qui ont la double nationalité. Et celles qui ont déjà effectué deux mandats successifs», ajoute-t-il.
"Je souhaite que Sonko soit candidat"
Par ailleurs, il est favorable à la participation de Ousmane Sonko à la Présidentielle après avoir admis l’avoir rencontré pour le pousser à surseoir à la manifestation de Yaw du 3 avril dernier. Mais, il pense que le Président de Pastef a tout faux dans sa volonté de défier l’Etat.
« Si c’était moi, cela se serait passé autrement parce que j’aurai demandé que les gens aillent le cueillir au petit matin pour l’amener au tribunal le 16 mars. Rien ne se serait passé et personne n’aurait bougé», tonne-t-il. «C’est cela la puissance légale de l’Etat. Elle sert à ça mais elle ne doit pas être entre les mains d’un dictateur qui en fait un instrument de règlements de compte personnels », avance l’ex-Premier ministre.
Il solde ses comptes avec Wade père et Wade-fils
Il ne s’est pas empêché de régler ses comptes avec Me Wade et aussi Karim Wade, qui faisait la queue devant son bureau quand il était le très puissant Directeur de cabinet du Président de la République. «Je l’ai une fois foutu à la porte quand il a forcé pour entrer dans mon bureau», se rappelle-t-il. C’était la deuxième version de Idy, qui s’accroche toujours à son glorieux passé malgré l’incertitude de l’avenir.