Tensions politiques : le Pr Mamadou Diouf prédit des ‘violences incroyables’

À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en février 2024, le climat politique et social reste crispé. L'historien sénégalais et professeur à l’université de Columbia à New York, Mamadou Diouf, craint le pire dans un entretien accordé à RFI mercredi.

Pr Mamadou Diouf
  • Mobilisation des intellectuels

Le Pr Mamadou Diouf estime que la mobilisation des intellectuels est motivée par la tension perceptible au Sénégal ces derniers mois. Selon lui, elle « est annonciatrice de violences qui pourraient être incroyables ». Les intellectuels appellent les acteurs politiques à « revenir à de meilleurs sentiments et créer un environnement pacifique pour les élections à venir » et à « veiller à ce que la démocratie sénégalaise non seulement ne soit pas écornée, mais qu’elle puisse se développer ».

  • Série de violations

Le Pr Diouf a pointé du doigt une série de violations. Selon lui, la plus importante d’entre elles est relative à « la question du troisième mandat, notamment l’idée d’une candidature de l’actuel président (Macky Sall) ». « La deuxième chose, qui est beaucoup plus générale, c’est le non-respect des dispositions constitutionnelles, le droit de manifester, le droit à s’opposer. Et la troisième chose, c’est le recours à la répression, le recours à la police, le recours à la justice, pour éliminer les opposants et éliminer les principaux candidats à la présidence de la République », poursuit-il.

  • Instrumentalisation de la justice
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Pour l’universitaire, l’Instrumentalisation de la justice n’est pas un phénomène nouveau au Sénégal, « mais à ce point-là, c’est inédit. Ce qui est aussi inédit, c’est qu’aujourd’hui, les gens n’acceptent plus cela, c’est cela qui crée cette situation qui est une situation de tensions ».

  • Appel au respect de la Constitution

Le Pr Mamadou Diouf et certains intellectuels qui ont récemment une pétition pour alerter sur la situation politico-sociale qui prévaut au Sénégal appellent « au respect de la Constitution, qui dit que le président Macky Sall ne peut pas se représenter, le respect du droit des opposants à s’opposer sans qu’on ne mobilise la justice pour, en fait, les éliminer ». L’historien estime que cet appel s’adresse également à l’opposition et à l’ensemble des acteurs sénégalais.

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