Le prévenu âgé de 38 ans et tôlier de profession est revenu sur les circonstances de leur arrestation. Selon la version des faits présentés par le sieur Diagne, il se trouvait chez un ami commun avec le défunt, lorsque la police de Pikine est intervenue. Il a affirmé "qu'ils ont été violemment arrêté, menotté et battu avant d'être emmenés au commissariat de police." Mamadou Diagne a témoigné également que son acolyte Seydina Mohamed Diop a été gravement blessé lors de l'interpellation et qu'il n'a plus eu de nouvelles de lui par la suite.
Le prévenu a informé que le nommé Ndéné a réussi à s'échapper, seuls lui et Seydina Mohamed Diop ont été appréhendés et solidement menottés avant d'être jetés dans la fourgonnette en direction l'Arène nationale. "C'est avec d'horribles blessures que nous avons ensuite été acheminés au commissariat de police de Pikine, il faisait 2H du matin." Quant à son défunt acolyte, Mamadou Niang a dit qu'il ne l'a plus revu. Il sait juste que lui a été évacué au centre de santé Baye Talla Diop (ex-Dominique) de Pikine pour recevoir des soins, avant d'être ramené en détention.
Cependant, la version des autorités policières diffère. Selon le procès-verbal de l'enquête préliminaire, Mamadou Diagne et Seydina Mohamed Diop ont été interpellés en possession de drogue suite à une dénonciation anonyme. De plus, la police a soutenu que "les deux hommes ont opposé une résistance farouche lors de leur arrestation, entraînant des blessures auto-infligées."
Toutefois, Mamadou Niang a démenti la version de la police contenue dans le procès-verbal de l'enquête préliminaire qui les accuse d'avoir été interpelés à la suite d'une dénonciation anonyme, en possession de deux (02) joints, dont un entamé, cinq cornets ainsi que cent grammes à la pesée de chanvre indien, rapporte L'Observateur.
À la barre, les avocats de Mamadou Diagne ont vivement contesté cette version, accusant la police d'avoir mal agi et tenté de camoufler ses erreurs en falsifiant le procès-verbal. Ils ont également pointé du doigt le certificat médical du défunt, indiquant que "sa mort était due à des complications métaboliques et hypodynamiques résultant de traumatismes, pour justifier les abus policiers."
Au terme du délibéré, le tribunal a décidé de relaxer Mamadou Diagne au bénéfice du doute.