Affaire 'Sweet Beauté' : les dégâts matériels en chiffres

L’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, qui tient en haleine le Sénégal depuis deux ans, s’est soldée par des dégâts matériels et physiques. Retour en chiffres et en lettres sur un dossier qui a démarré au début du mois de février 2021.

Auchan de Castors

Lundi 8 février 2021 : Ousmane Sonko, le député et leader du parti Pastef/Les Patriotes, est convoqué à la gendarmerie nationale. Il refuse de répondre à cette assignation en invoquant son immunité parlementaire. Des dizaines de sympathisants se rassemblent devant son domicile, à la cité Keur Gorgui pour lui manifester leur soutien.

Les tentatives des forces de l'ordre de disperser la foule débouchent sur de violents affrontements. Les dégâts matériels sont énormes. Des véhicules de particuliers et des bus de la société de transport Dakar Dem Dikk sont caillassés et incendiés, le supermarché Auchan de Sacré-Cœur est vandalisé. Des blessés sont notés et des dizaines de manifestants arrêtés.

Le lendemain, 9 février 2021, Bignona prend le relais des contestations. Les émeutiers s’en prennent ensuite à la station d’essence Total et saccagent la boutique de produits.

3 mars 2021 : Ousmane Sonko est convoqué par le doyen des juges d'instruction. Il se résout à y aller après un refus. Il sera tout de même interpellé sur la route pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée » par la gendarmerie et le GIGN. Son arrestation déclenche le même jour une vague de violence inouïe et inédite. Le pays est en flammes.

Les dommages en chiffres…

ADVERTISEMENT

13 morts, d’après le bilan officiel, 14, selon Amnesty international Sénégal. La Croix-Rouge Sénégalaise estime le nombre de blessés à près de 600. Le Gouvernement dénombre 100 du côté des Forces de l’ordre. Plus de 145 édifices et biens publics ont fait l’objet de la vindicte des manifestants.

Des services de l'Etat sont mis à sac, 139 biens privés, y compris des maisons, des magasins (une vingtaine appartenant à Auchan), 75 stations-services et des banques tous pillés et brûlés, parfois par des individus armés. Certains d’entre eux sont repartis des magasins avec des chariots remplis de nourriture.

...et en lettres

Les locaux du quotidien Le Soleil et de Radio Futurs Médias (RFM) du Groupe Futurs Médias (GFM) sont attaqués par des manifestants. Les écoles françaises et l’agence d’Air France du pays sont fermées par mesure de sécurité.

Sur la liste des victimes figure, selon Amnesty International Sénégal, Cheikh Wade, un tailleur de trente-deux ans, tué aux Parcelles Assainies, un quartier de Dakar, rappelle L'Obs. Cheikh Coly (vingt ans), élève, est tombé dans la ville de Bignona (région de Ziguinchor), de même que Famara Goudiaby, un étudiant de vingt ans qui venait de réussir son baccalauréat. Baye Cheikh Diop, jeune mécanicien de seize ans, a également été emporté par ces émeutes…

Et en dérivé - Outre les morts et les mutilés, il y a cette catégorie de victimes contraintes au chômage. Elles ont subi des dégâts collatéraux substantiels. L’essentiel était des employés de stations d'essence. Vandalisées et dévalisées, ces stations-services sont restées fermées un temps.

Si beaucoup d’emplois ont pu être sauvés dans les entreprises de commerce, ce n’est pas le cas dans le secteur du pétrole. Le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal-Forces du changement (Cnts-Fc), Cheikh Diop, évaluait les pertes d’emplois momentanées autour de 1000.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT