Centre de Santé Passy : Un asthmatique décède par "négligence médicale"

Un jeune homme âgé de 35 ans est décédé après une crise d'asthme, ce, plusieurs heures suivant son évacuation au Centre de Santé de Passy (région de Fatick) où la prise en charge lui aurait été refusée pour cause de grève du corps médical.

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Les populations de Passy sont dans tous leurs états ce jeudi 28 avril. Pour cause, le décès par "négligence médicale" présumée d'un patient asthmatique que le personnel du Centre de Santé de Passy a refusé d'admettre en urgence parce qu'étant en grève. Selon le témoignage d'un des accompagnants du défunt, "aucun médecin n'était présent lorsque nous sommes arrivés avec le patient au centre de santé. L'infirmière trouvée sur place nous a signifié qu'elle n'était pas en mesure de prendre en charge les cas urgents", raconte Pape Dièye.

Il rajoute : "le chauffeur s’est rendu au domicile du médecin Dièye accompagné d’un aide-soignant mais le médecin a refusé de venir prétextant qu’il n’était pas de garde", se désole-t-il.

Le défunt, Moustapha Cissé, a succombé à une crise d’asthme après avoir été conduit au centre de santé de Passy. Sans assistance, le patient a finalement rendu l’âme dans la nuit du 27 au 28 avril 2022. Sa mort a suscité une vive émotion dans la commune où les populations sont sorties manifester leur courroux. La gendarmerie de Fatick est appelée en renfort pour contenir la colère des manifestants.

"Nous manifestons pour toute la population de Passy. Moustapha n'est que la dernière victime en date car ce n'est pas la première fois que cela arrive. Le 30 septembre de l'année dernière -2021- un jeune a fait un malaise et est tombé sur le terrain pendant un entraînement de football. N'ayant pas de moyen de transport pour l'évacuer nous-nous sommes rendus au Centre de Santé pour leur demander de dépêcher une ambulance sur place mais on nous a tout bonnement ignorés", se désole un témoin.

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Il atteste que c'est un volontaire qui s'était finalement proposé pour le conduire à bord d'un véhicule 4x4 mais le jeune garçon est décédé avant d'arriver à l'hôpital. "Quand on les a mis au courant, les membres du personnel médical n'ont même pas jugé bon de nous présenter leurs condoléances", s'est-il plaint.

La même source de poursuivre : "ce qui se passe dans ce Centre de Santé est inadmissible et cela ne date pas d'aujourd'hui. Si vous n'êtes pas un de leurs proches ils vous ignorent. Si vous êtes souffrants et que vos moyens financiers ne sont pas conséquents vous risquez de mourir. Les patients ne sont pas respectés, l'accueil est mauvais et cela n'a que trop duré." peste-t-il.

Il rajoute : "Le pire c'est que le médecin qui a été affecté ici par l'Etat n'a jamais bouclé une seule semaine de consultation, il est tantôt en séminaire tantôt à Dakar ou à Kaolack, alors qu'il est payé avec l'argent du contribuable. C'est inadmissible. Quand un de leurs proches tombe malade, c'est une ambulance qui va le chercher et l'évacuer à l'hôpital, mais nous les autres sommes laissés en rade. Ce que nous dénonçons fermement." a attesté le témoin qui appelle toute la population de Passy à se joindre à la manifestation.

Né en 1987, le défunt était un disciple de de Baye Braham Niass alias Ndiaye Sangue Ndiaye. Il sera inhumé cet après-midi à 14h 00.

Rappelons que les syndicats sénégalais de la santé se sont regroupés pour dénoncer le traitement de l'affaire Astou Sokhna, dans laquelle quatre sage-femmes ont été inculpées et le directeur de l'Hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga limogé.

Les "journées sans blouses blanches" sont devenues monnaie courante depuis l'éclatement de cette affaire et sont observées par le personnel médical dans les Hôpitaux et Centres de Santé de tout le pays.

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