Le duo opérait sur l’axe Mermoz, Sacré-Cœur et la Cité Keur Gorgui, ciblant principalement des femmes avant de les dépouiller.
Deux hommes, A. Ba et I. Diallo, ont été condamnés à six mois de prison ferme pour escroquerie et charlatanisme par le Tribunal des flagrants délits de Dakar.
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Selon le récit de Les Échos, présent lors de l’audience, A. Ba entamait le processus en demandant à ses victimes une adresse qu’elles ne connaissent pas, moment durant lequel I. Diallo apparait et leur indique, comme par magie, la direction à prendre.
A. Ba, se présentant comme un voyant, divertissait la victime en sommairement prédéfinissant son passé et son avenir, ce qui amenait souvent certaines femmes à tomber dans le piège de ses prétentions divinatoires.
Un exemple marquant de cette méthode est le cas de M. Kane, une de leurs victimes. Elle a rapporté aux enquêteurs que, alors qu'elle attendait un bus à Sacré Cœur, A. Ba l'a approchée sous prétexte de rechercher l’adresse d’une voyante.
N’ayant pas d’informations, I. Diallo, présentant un faux sentiment d'urgence, lui a ensuite confié des nouvelles fausses sur sa famille, ce qui incita M. Kane à solliciter une séance de voyance.
Durant cette rencontre, A. Ba a simulé une prière, prétendant faire sortir un liquide blanc de ses mains, et a assuré à M. Kane qu’un sort jeté par une de ses tantes l’affectait.
Il lui demanda de l’argent pour lever ce sort. M. Kane, n’ayant que 2000 F CFA, demande au charlatan à son domicile pour lui remettre 350 000 F CFA, après avoir vidé le porte-monnaie de sa mère et la tirelire de son frère.
Après la remise de l’argent, M. Kane a repris ses esprits et a alerté les autorités. I. Diallo a été arrêté en premier, et a rapidement dénoncé son complice.
En cours de procès, les deux hommes ont nié les accusations, I. Diallo prétendant avoir attendu A. Ba à l’arrêt de bus, et affirmant ne pas connaître la plaignante. A. Ba a également rejeté l’étiquette de charlatan, arguant être venu en aide à son complice lors de ce jour-là.
Malgré leurs dénégations, le procureur a requis l’application de la loi, tandis que la défense plaidait pour un acquittement, soulevant le doute sur les accusations portées. La décision du tribunal a ainsi condamné le duo pour leurs actes répréhensibles.