Étant ivre au moment des faits, le mis en cause qui comparaissait devant la chambre criminelle de Dakar hier, risque dix ans de réclusion criminelle. « Cette affaire a détruit la famille Sadio et la mienne. Elle a chamboulé beaucoup de choses. Prendre de l'alcool, c'est fini pour moi ». Tels sont les premiers mots de A. Cissé qui comparaissait hier à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour meurtre par strangulation sur C. T. Sadio, footballeur de profession. Le mis en cause explique que le jour des faits, le jeune lui avait proposé d'aller prendre un verre.
Le défunt C. T. Sadio avait un avenir tout tracé. Footballeur de profession, il avait eu la chance d’être sélectionné par un club français d’après le récit de L’As quotidien. Mais il n’a pas eu la chance de rejoindre son club puisqu’il a été tué par strangulation par son « grand », A Cissé.
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Ce qu’il a accepté. « On est restés ensemble pendant 3 heures pour boire et papoter de tout et de rien. À un moment, on n’avait plus de cigarettes. C’est ainsi que j’ai pris ma voiture avec lui pour en acheter à la station Elton. En cours de route, nous nous sommes disputés. Il m'a demandé de l'amener à la brioche dorée mais je lui ai proposé de le déposer chez lui. Il n'a voulu rien entendre », narre l’accusé. Selon lui, le footballeur s'est jeté sur lui et il s’est défendu en l’étranglant.
Après l'avoir abandonné inconscient dans la ruelle, l’accusé lui a laissé une note dans laquelle il a écrit : « He is not dead» (il n’est pas mort). « Je pensais qu'il allait venir, raison pour laquelle je suis resté dans la voiture pendant une demi-heure devant chez moi. Puis, je me suis résigné à rentrer. C’est le lendemain que j’ai été arrêté par la gendarmerie qui m’a informé du décès de C. T. Sadio », a précisé A. Cissé. Le père de la victime, A. Sadio, adjudant-chef à la retraite, révèle que C. T. Sadio était son unique fils. « C'est dans la nuit du 16 septembre 2021 que j'ai été réveillé dans la chambre par mes enfants qui pleuraient en m’informant que Cheikh a été tué », a-t-il conté avec mélancolie.
Le témoin, agent de sécurité du parking, a indiqué que le jour faits, quelqu’un l’a alerté pour lui dire que deux personnes se bagarraient dans une voiture. « Je me suis rendu sur les lieux. Le conducteur m'a acculé et m'a menacé de quitter les lieux. J'ai pris en photo la plaque d'immatriculation pour alerter les limiers. Lorsque que je suis revenu, il l'avait déjà abandonné au bord de la route avant de prendre la fuite », a-t-il expliqué.
La famille du défunt réclame 500 millions FCFA
Selon l’avocat de la partie civile, l'accusé a démontré qu'il est effectivement coupable. « Je suis tenté de parler d'assassinat car il y a eu préméditation. Après avoir été sélectionné par un club en France, C. T. Sadio s'est rapproché de son grand, A. Cissé, pour recueillir des conseils. Nous réclamons une sanction à la hauteur de l'acte et la requalification des faits de meurtre en assassinat », a sollicité la robe noire. En guise de dommages et intérêts, il a réclamé 500 millions de nos francs.
Le parquet requiert dix ans de réclusion criminelle
Pour le parquetier, l’état d'ébriété des deux parties ne souffre d’aucun doute. Ainsi, il a requis 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé. Par contre, le conseiller de la défense évoque un accident et demande la disqualification des faits en homicide involontaire compte tenu de l'état d'ivresse des deux parties. L’affaire est mise en délibéré pour le 7 mai prochain.