Début du ramadan : Les commerçants se frottent les mains !

Le ramadan, mois de jeune, donne paradoxalement lieu à une spirale de dépenses, notamment alimentaires. Dans les marchés de la capitale sénégalaise, c’est la grande affluence. Ce qui fait l’affaire des commerçants.

marché dakar

Un ciel qui s’assombrit à l’image d’un environnement hivernal, des allers et retours entre les différents coins et recoins animent le marché de Dior. En ce premier vendredi du mois béni du ramadan, le commerce de denrées de premières nécessités est l’activité charnière. Sur un espace bien aménagé à proximité du terrain Acapes, Abdou, vêtu d’un t-shirt bleu et d’un pantalon noir étale sur un sac de riz différents types de bissap (fleurs d'hibiscus). Pieds-nus, le jeune originaire du Baol (centre du Sénégal) échange avec ses clients. July, âgée d’une cinquante d’année, est venue chercher sa commande de bissap et d’arachides. Elle ne semble pas être satisfaite, car « l’arachide n’est pas encore acheminée sur place ».

Une autre cliente veut acheter le bissap blanc et le rouge mais n’est pas prête à débourser la somme demandée par le sieur Abdou. Elle finira par convaincre le marchand de lui vendre cinq pots à raison de 850 FCFA l’unité au lieu de 1000 FCFA, pour les besoins de son commerce de jus. « Nous nous activons dans le commerce du bissap depuis des années. Nous rendons grâce à Dieu. Les clients viennent et les choses marchent bien pour nous. Nous exportons le bissap du Baol dans la région de Diourbel à destination de Dakar. Nous vendons par pots à 1000 FCFA, 900 ou 800 FCFA. Tout dépend de la bourse du client et il n’y a pas de prix fixe. Les clients pensent que nos prix sont un peu chers mais le transport a un également son effe.t En ce début de ramadan, nous nous frottons bien les mains même si d’ici peu les choses peuvent changer », a expliqué Abdou.

À côté de lui, son partenaire, Modou, plus jeune que lui, vend des légumes à même le sol. Les deux « baols-baols », travaillent ensemble. Pour ce dernier, les choses marchent bien. Leur vente a connu une hausse. En termes de rentrée d’argents, il n’a pas voulu trop se prononcer, car « c’est Abdou qui encaisse et supervise le travail ».

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Avec le temps qui passe, l’ambiance change petit à petit au Marché Dior. Entre le vacarme qui règne dans les lieux et la pollution sonore des microphones utilisés par les vendeurs pour faire la promotion de leurs produits, chaque partie essaye de trouver son compte selon ses produits ou sa bourse. Les discussions sont engagées entre clients et commerçants dans toutes les cantines du marché.

Trouvé derrière un comptoir, Omar tient une boutique de parfumerie. À l’entrée, il a étalé des dattes qu’il a achetées à l’occasion du mois de ramadan. Il révèle qu’il lui était très difficile d’en trouver. Sur la question, est-ce qu’il s’agit d’une pénurie ? le sieur originaire du Saloum n’a pas voulu trop se prononcer : « J’ai acheté quelques caisses à 10 000 FCFA l’unité pour les revendre à 500 ou 1000 FCFA le pot ».

Croisé à quelques mètres de là, une dame de teint noir, la trentaine révolue, semble soucieuse de la situation économique du pays. Elle estime que le commerce n’est pas réellement au beau fixe du fait qu’on est en fin de mois et que les choses peuvent être plus intéressantes, car le mois de ramadan est une période de consommation.

« Le début du ramadan coïncide avec la fin du mois, donc les gens ont un peu d’argent dans les poches. Quand on voit comment le marché grouille de monde en ce moment, on sent que les poches ne sont pas vides. Seulement, ils ne pourront pas maintenir cette cadence », explique-t-elle.

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