Nicaragua : plus de 20 mille Sénégalais ont franchi la frontière du Mexique

Les chimères de l’eldorado sont parsemées de difficultés insoupçonnées. Les candidats au périple par la voie de l’Amérique du Sud, Brésil, Nicaragua, … Mexique, en direction des États Unis, est clôturé par la dure réalité. Dr Seydi Sarr sensibilise, relate les difficultés et quelques fois la déception pour certains, d’après nos confrères de L’As quotidien qui donnent l’information.

Frontiere USA - Mexique

« Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens ! », exhorte une sagesse populaire. Seulement, la tentation de l’aventure à la recherche d’un avenir meilleur pousse les jeunes, adolescents et adultes à braver les difficultés, l’incertitude et les pièges avant de franchir, en infraction légale, la frontière des États-Unis. Dr Seydi Sarr créatrice, en 2013, de l’ONG, Bureau Africain pour l’Immigration et les Affaires Sociales (ABISA), dévoile les illusions de la réussite facile en Occident. « Ces cartes dernières mois, on a rencontré pas moins de 20 mille sénégalais qui ont traversés le Mexique », déclare-telle. Créé officieusement en 2007, le travail d’ABISA a commencé sous forme d’associatif, la recherche d’information et l’aide. Ce, pour donner plus de chance aux immigrés.

« Au moment où je vous parle, nos correspondants aux Mexique nous informent que plus ou moins mille sénégalais sont bloqués entre le centre du pays venant du Sud. On aura des problèmes d’auberges puisque le Mexique est en train de confiner les africains », indique l’activiste.

Au bureau de ABISA sis à Détroit, « au mois de septembre, Octobre, Novembre et Décembre, tous les jours, on reçoit en moyenne 35 sénégalais qui viennent chercher des renseignements… On a convié une réunion publique, 500 sénégalais se sont présentés à Keur Serigne Touba. On était choqué par ce qu’on ne s’attendait pas à voir autant de personnes. Novembre, à New York, on a fait un appel des jeunes de moins de 24 ans et on a fait un tri de 175 personnes. En Mai, on y était pour rencontrer un avocat, il a reçu 186 personnes en deux jours.. », détaille Dr Seydi Sarr, en marge de la diffusion d’un film de sensibilisation sur la question.

Elle spécifie que le phénomène du mouvement du Nicaragua a démarré depuis des années. La dernière vague date entre 2013 et 2016 venant du Brésil et l’Argentine. « C’est en 2015 que j’ai reçu le premier appel m’informant que 25 sénégalais étaient à Tijuana, frontière avec l’Arizona, ils parlent français… Ils ont marché 03 mois, traversés 11 pays à pied. Au mois de Mai 2016, 500 sénégalais ont traversés la frontière de Panama en provenance de Brésil », se rappelle Dr Sarr.

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Pour l’assistante, « c’est un parcours du combattant à mener. Mais si on ne dit pas aux gens voilà les écueils du parcours, à quoi ce parcours du combattant ressemble, ils ne peuvent pas se préparer. Une personne qui traverse les frontières des États Unis en infraction légale, ne peut pas travailler légalement une année, durée d’introduire une demande d’asile. Arriver à destination ne signifie pas réussite car 90% de chaque dollar gagner ne sort pas du pays, il est recyclé dans le système », détaille la résidente aux Usa.

  • Dr Seydi explique dans la foulée, les différentes étapes franchis par l’ONG

On a commencé par faire des dossiers, de l’interprétation à la cour. Et puis, ABISA s’est structuré pour pouvoir trouver des solutions aux ressortissants Ouest africain et des noirs par extension. L’organisation s’est ainsi lancée dans un plaidoyer actif pour l’équité social en posant la question de savoir : « pourquoi les documents de l’immigration sont traduits en espagnol pour les latinos mais pas en français pour les migrants venu d’Afrique de l’Ouest ? Comment se fait -il que les documents soient traduits dans toutes les langues et pas en français ? », interpelle Dr Sarr.

D’autant qu’à Détroit, il y a plus de « 15 milles immigrés Ouest Africain et c’est rare de voir un document traduit en français. Les documents sont en arabe, et même en Bengalie. L’État du Michigan ne traduit pas de document en français… C’est ces questions qui font qu’on prend conscience et se disent qu’il faut qu’on s’organise ». Et pour ce faire, aux États-Unis, c’est être une structure, être présent, pouvoir dire que c’est comme ça que ça se passe et pouvoir dire non ! il faut changer cela comme ça et quelque fois, pouvoir taper sur la table et dire ça c’est du racisme ! », clame l’ambassadrice de la justice sociale.

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