Ibrahima Diallo, un membre du collectif, a exprimé la colère des protestataires. Il a souligné que les résidents de la commune, déjà affectés par la pollution causée par les carrières de latérite, ne toléreront pas l'installation de cette décharge. Selon lui, les carrières ont déjà entraîné de nombreux cas de bronchite et autres maladies pulmonaires chez les enfants, ainsi que la baisse de la productivité des arbres fruitiers et la fertilité des sols.
Les jeunes de la commune de Chérif Lô, regroupés au sein d'un collectif, ont organisé une manifestation pacifique jeudi dans les rues de Lam-Lam pour protester contre l'aménagement d'une nouvelle décharge dans leur localité. Des camions ont commencé à déverser des ordures depuis mercredi, suscitant l'indignation des habitants.
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Les jeunes contestataires se sont mobilisés après avoir observé les allers-retours des camions-bennes déversant des déchets sur un site proche de Lam-Lam, sans avoir été informés au préalable. Ils se sont offusqués que la Journée de l'environnement ait été choisie pour transformer leur collectivité en dépotoir, alors que cette journée devrait être consacrée à la sensibilisation sur le reboisement et la protection de l'environnement.
Déterminés à empêcher l'installation de cette déchetterie, les jeunes de Lam-Lam et des environs prévoient de rencontrer toutes les autorités administratives, du sous-préfet au gouverneur, en passant par le préfet. Ils ont déjà rencontré tous les chefs de village pour leur expliquer les conséquences des carrières de latérite et des sociétés présentes dans la zone.
Ibrahima Diallo a noté que les jeunes venaient à peine de se mobiliser pour dénoncer l'état de la piste latéritique qui traverse leur commune, qu'on commence à y déverser des ordures. "Toute la jeunesse de ces six villages dit non et cela doit arrêter immédiatement", a-t-il affirmé. Les localités les plus menacées par ce dépotoir sont, entre autres, Lam-Lam, Thiawone, Baliga, Ndiassane Sérère, Koudiadiène, et Thiafadji.
Le collectif craint que la création d'un "Mbeubeuss bis" – en référence à la problématique décharge de la capitale sénégalaise – n'engendre, en plus des conséquences environnementales, une augmentation de la criminalité et des agressions, mettant en danger les élèves sur le chemin du lycée situé à un ou deux kilomètres.