Trafic de passeports diplo. : un an de prison requis contre six prévenus

Les personnes mises en cause dans l'affaire du trafic de passeports diplomatiques ont été jugés hier devant le tribunal militaire de Dakar pour association de malfaiteurs et trafic de migrants entres autres.

Passeports (image d'illustration)

Le procès de l'affaire de faux passeports diplomatiques qui a éclaté au ministère des Affaires étrangères a été plaidé hier, vendredi 28 octobre 2022, devant le tribunal militaire de Dakar. Ainsi, deux gendarmes et quatre civils en service au ministère des Affaires étrangères ont été jugés devant cette barre pour des faits d'association de malfaiteurs, trafic de migrants, complicité de faux et usage de faux en écriture privée et faux dans un document administratif.

L'ex-international Kara Mbodj parmi les bénéficiaires

Malheureusement pour eux, le procureur a requis 1 an d'emprisonnement ferme pour chacun. Le prévenu Limamoulaye Seck, désigné comme le cerveau dans cette affaire, a révélé devant le prétoire qu'il encaissait 500.000 F Cfa pour chaque passeport. Il précise que son rôle se limitait à recevoir les cartes d'identité des concernés et ensuite récupérer le passeport auprès de l'adjudant-chef Bâ. «Même l'international Kara Mbodj a bénéficié de ces passeports», a-t-il confié.

Les aveux des mis en cause

Le volontaire au ministère des Affaires étrangères, Badara Samb, a indiqué pour sa part s'être rapproché de Limamoulaye Seck sur sollicitation. C'est dans ces circonstances qu'il lui a confié qu'il y avait la possibilité de se faire de l'argent en délivrant des passeports diplomatiques à des citoyens qui donnaient des sommes allant de 1 à 5 millions.

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Quant à l'agent aux Affaires étrangères, Cheikh Ibn Samb, il a déclaré avoir intégré ce réseau par le canal de Limamoulaye Seck. «Comme c'est lui qui m'a devancé là-bas, il m'a révélé qu'on avait la possibilité de sortir des passeports diplomatiques. Sur ces entrefaites, il m'a demandé de l'informer si jamais des clients me sollicitaient. Je l'ai cru. Et on n'a pas fixé de montant mais, il m'a juste dit que j'aurais quelque chose sur chaque passeport», lance-t-il.

Ali Ndao, lui, a affirmé n'avoir reçu que 500.000 FCfa sur les 4,5 millions. Un montant que Marème Bâ déclare lui avoir payé pour un passeport qui était à son nom et non à celui de la femme du Directeur de Dubaï Port Word, comme il a été dit.

Auditionnés à leur tour, les deux gendarmes Mamadou Lamine Bâ et Assane Ndione ont tout réfuté. Ancien assistant de l'aide de camp du chef de l'Etat, Mamadou Lamine Bâ a indiqué qu'il n'intervient qu'à la fin du processus.

«J'appelle les gens à qui on doit délivrer les passeports après avoir reçu ordre. C'est après validation que mon travail commence. J'envoie les documents aux Affaires étrangères et j'appelle les intéressés pour leur dire de se présenter aux Affaires étrangères. J'interviens en dernier ressort. Je ne reconnais pas avoir reçu de l'argent. Dans le cadre de mes activités professionnelles, si quelqu'un est content de mon travail, parfois, il me donne 50.000 F Cfa ou 100.000 F Cfa», a renseigné l'adjudant-chef.

Enchaînant, il martèle : «depuis 2016, je ne fais que mon travail. Je n'ai jamais appelé quelqu'un pour lui proposer un passeport. Je pensais que l'argent provenait des autorités. Je ne pouvais pas imaginer qu'il provenait de mes codétenus. Limamoulaye se faisait passer pour une autorité et je ne saurais vous dire combien de fois il m'a envoyé de l'argent».

Son co-prévenu, le gendarme Assane Ndione, a dit avoir reçu de l'argent pour des services rendus. Dans ses développements, l'agent judiciaire de l'Etat a demandé que les intérêts civils de l'Etat soient réservés parce qu'ils ne savent pas le nombre de passeports qui ont été confectionnés et le préjudice subi. «Tous ceux qui sont intervenus dans ce dossier veulent de l’argent. Il s’agit bien d’une association de malfaiteurs. Il y a également eu corruption dans cette affaire parce que des sommes ont été distribuées. Les faits renferment également les faits d’escroquerie», a-t-il expliqué.

Après les plaidoiries, le délibéré a été fixé au 25 novembre prochain.

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