Triste nouvelle. Imam Ndao vient d'être rappelé à Dieu. Très malade, son état de santé s’est beaucoup détérioré. Le guide religieux était hospitalisé au Service cardiologie de l’hôpital Fann. Depuis le weekend, il serait dans le coma.
Le guide religieux, Imam Alioune Badara Ndao n'est plus. Il était hospitalisé depuis une semaine à l’hôpital de Fann de Dakar, où il reçoit des soins intensifs.
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Ses proches ont lancé depuis hier une quête via les réseaux sociaux et la plateforme. « Kopa express ». Déjà plus de 25 millions ont été collectés déjà en moins de 24 h. Hélas !
Les proches de la famille du marabout envisagent une évacuation vers l’étranger pour lui permettre de bénéficier des meilleures qualités de soins. Pour rappel, imam Ndao, lui, a été arrêté en 2015 pour « apologie du terrorisme ». Le jeudi 19 juillet 2018, le juge Samba Kane l’avait relaxé.
Le procès, ouvert en avril dernier, aura duré trois mois. L’imam Ndao, lui, est en prison depuis 2015. Ce jeudi 19 juillet 2018, le juge Samba Kane l’a relaxé des principaux chefs d’accusation, dont « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « blanchiment de capitaux », pour lesquels le parquet avait requis trente ans de prison.
Le prédicateur de la mosquée de Kaolack a toutefois été jugé coupable de « détention illégale d’arme » et condamné à un mois de prison avec sursis. « La justice a démontré que les chefs d’accusation les plus lourds dirigés contre notre client étaient infondés. L’imam Ndao a été impliqué à tort dans cette affaire. Son seul malheur est d’avoir été en contact avec des gens poursuivis pour des affaires de terrorisme. Le parquet a fait un excès en l’impliquant », estime Me Babacar Ndiaye, avocat de l’imam. Une relaxe accueillie comme un jugement divin par les fidèles de l’imam, venus en nombre et qui, à la prononciation du jugement, se sont jetés au sol en criant « Allah Akbar ».
Au prétoire, les co-prévenus de l’imam ont été condamnés à des peines bien plus sévères, s’échelonnant de cinq à vingt ans de prison. La plus lourde a été attribuée à Makthar Diokhané, considéré comme étant la tête pensante de la cellule terroriste présumée. Il a été condamné à vingt ans de prison ferme.
Une affaire d’une ampleur hors norme
Avec 29 co-prévenus jugés à l’ouverture du procès en avril, l’affaire de l’imam Ndao est d’une envergure sans commune mesure au Sénégal. Par son ampleur, et par la gravité des faits reprochés. En substance, les 30 prévenus sont accusés d’avoir voulu installer une base jihadiste en Casamance, dans le sud du Sénégal, afin d’établir un vaste réseau ouest-africain, étendu à la Gambie, la Guinée ou la Guinée-Bissau. Un projet tentaculaire face auquel la justice sénégalaise a souhaité faire preuve de la plus grande fermeté.