Violence en milieu scolaire : le nouveau mal de l'école sénégalaise [Opinion]

Mais qu'est-il arrivé à la jeunesse sénégalaise ? C'est la question qui mérite d'être posée après les scènes de violence notées dans nos établissements scolaires.

Violence scolaire (illustration)

D'habitude on assistait à des scènes de bagarres entre élèves, mais dernièrement ce sont les instituteurs et les surveillants qui sont devenus les nouvelles cibles des jeunes apprenants.

La scène qui s'est produite à l'Académia Limamoulaye mérite mûre réflexion et devrait interpeller tout parent d'élève. Dans une vidéo devenue virale, on aperçoit un homme d'âge plutôt avancé se faire malmener par des élèves dans la rue. Pour échapper aux griffes de ses agresseurs, l'homme en question s'est muni d'un bâton pour éloigner les élèves qui se ruaient sur lui.

D'après les explications du proviseur du lycée Limamou Laye, la personne agressée dans cette vidéo est un surveillant de l'école privée Académia Limamoulaye. « Des élèves d’une classe du lycée Limamou Laye de Guédiawaye n’ont pas supporté le fait de ne pas faire cours au moment où, leurs camarades du privé poursuivaient tranquillement leur cours. Ils ont alors décidé d'aller les faire sortir. Ce qui a déclenché l'incident », explique le proviseur.

Un comportement qui reflète le nouveau type d'élève qu'on peut retrouver désormais dans les écoles sénégalaises.

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Autrefois, les instituteurs, et responsables administratifs étaient vénérés au sein des établissements. En plus du respect qui leur était voué, ils avaient les mêmes prérogatives que les parents sur les élèves. L'école était considéré comme une seconde maison.

Mais aujourd'hui, l'école sénégalaise a complètement été démystifiée et la peur semble avoir changé de camp. À chaque fin d'année, les salles de classes sont vandalisés par des élèves qui célèbrent les vacances. Et ces faits se produisent sous les yeux des parents d'élèves et des autorités étatiques qui semblent impuissants.

En janvier 2022, un directeur d'école a été agressé par son ancien élève à Kafountine. L'affaire avait fait couler beaucoup d'encre et soulevé un mouvement d'humeur chez le syndicat des enseignants à Bignona. Trois jours de grèves ont été décrétés pour exiger des sanctions et des poursuites judiciaires contre l'agresseur.

Cette situation alarmante interpelle la responsabilité de tout un chacun. En commençant par les parents qui doivent veiller à l'éducation inculquée à leurs enfants. Mais aussi à la société qui a laissé la violence s'installer dans nos foyers, nos écoles, nos habitudes et même dans notre conscience.

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