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Ces objets connectés peuvent ils vraiment améliorer votre sommeil ?

Montres, applis, capteurs : les technologies du sommeil se multiplient. Mais ces outils nous aident-ils réellement à mieux dormir, ou créent-ils une nouvelle source d’angoisse ? Le professeur Pierre Philip, expert en médecine du sommeil, livre un regard nuancé sur ces dispositifs. Bien utilisés, ils peuvent guider vers de meilleures habitudes. Mais mal compris, ils risquent de faire plus de mal que de bien.
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Des données utiles… à condition de bien les interpréter

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Le Pr Philip reconnaît l’intérêt de ces technologies pour mieux comprendre ses nuits : « Ces outils permettent de visualiser le sommeil, et peuvent aider à objectiver des difficultés. » Grâce aux capteurs de mouvement ou aux microphones, certaines applications détectent :

  • les phases d’éveil ou de sommeil léger ;

  • la durée totale de sommeil ;

  • l’agitation nocturne ;

  • parfois même des ronflements suspects (pouvant évoquer une apnée du sommeil).

Ces indicateurs sont utiles, à condition de ne pas les prendre au pied de la lettre : ces objets donnent des estimations, pas des diagnostics médicaux.

Quand la mesure devient une obsession

Le professeur met en garde contre les effets pervers d’un suivi excessif du sommeil. Il évoque l’orthosomnie, un trouble encore méconnu, où l’utilisateur devient anxieux à force de scruter ses données chaque matin : « Trop contrôler son sommeil peut devenir contre-productif. Cela génère du stress, et nuit au repos. » Le risque ? Se réveiller fatigué non pas à cause de la nuit mais à cause de l’analyse de la nuit.

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Un outil, pas une solution

Le Pr Philip insiste sur un point essentiel : ces objets ne remplacent ni un bon rythme de vie, ni une consultation médicale en cas de trouble réel. Il recommande de s’en servir comme un indicateur global, non comme un juge de ses nuits. Mieux vaut s’appuyer sur :

  • ses sensations au réveil ;

  • la régularité de ses horaires ;

  • et, en cas de doute, un avis médical spécialisé.

« La technologie peut aider, mais elle ne résout pas tout. Elle doit accompagner une démarche globale, pas la remplacer », conclut-il.

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