Le Sénégal détient toujours le prix du carburant le plus élevé en Afrique de l’Ouest

Le gouvernement sénégalais a officialisé la nouvelle structure des prix des produits pétroliers, Depuis samedi 6 décembre 2025, le super passe de 990 à 920 FCFA le litre (7,07 % de baisse) et le gasoil de 755 à 680 FCFA (9,93 % de baisse). L’essence ordinaire est fixée à 665 FCFA le litre, l’essence pirogue à 497 FCFA et le pétrole lampant à 410 FCFA. Malgré cette baisse, l'analyse comparative des prix montre que le Sénégal occupe le haut du classement tarifaire avec 920 FCFA/L pour l'essence et 680 FCFA/L pour le gasoil, contre respectivement 499 FCFA/L et 618 FCFA/L au Niger. Un écart considérable pour des pays partageant la même monnaie et appartenant à la même union économique.

Entre ces deux extrêmes, les autres pays membres se positionnent à des niveaux intermédiaires : le Bénin (680 FCFA/L), le Burkina Faso (850 FCFA/L), la Côte d'Ivoire (875 FCFA/L), et le Togo (680 FCFA/L). Ces écarts de prix reflètent une dynamique économique inégale entre les pays de l’UEMOA.

Les facteurs explicatifs de ces écarts significatifs

La différence s'explique par la production locale de pétrole au Niger, ce qui réduit considérablement la dépendance aux importations. Le gouvernement nigérien a également mis en place des subventions pour maintenir ces prix bas. À l'inverse, le prix élevé au Sénégal s'explique par la fiscalité sur les hydrocarbures, les coûts d'importation et la politique de subvention du pays.

Le paradoxe sénégalais est particulièrement saisissant : malgré les 16 millions de barils de pétrole produits en 2024 et 12,39 millions de janvier à mai 2025, le Sénégal présente le prix du litre d'essence le plus élevé de la zone UEMOA. Cette situation pourrait s’expliquer par la suppression progressive des subventions sur le carburant.

Quand l'union monétaire n'efface pas les frontières tarifaires

Ces écarts tarifaires engendrent d'importantes distorsions économiques au sein de l’Union. Dans des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, le coût élevé du carburant pèse lourdement sur la compétitivité des entreprises et peut freiner les investissements industriels.

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Par ailleurs, ces disparités nourrissent la contrebande. Les différences de prix d’un pays à l’autre encouragent le développement de circuits parallèles, notamment un commerce informel de carburant qui prospère dans les zones frontalières, comme entre le Bénin et le Nigeria.