Mauritanie : plus de 90 migrants guinéens meurent dans un naufrage en mer

Mame Coumba Diankha 22:53 - 18 novembre 2025

Plus de 90 Guinéens auraient perdu la vie dans un naufrage au large de Nouadhibou. Les survivants, traumatisés, ont été pris en charge et reconduits vers la frontière, selon le président du Conseil des Guinéens de Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.

Selon Mamadou Bobo Bah, président du Conseil des Guinéens de Mauritanie, plus de 90 migrants originaires de Guinée ont péri en mer en tentant de rejoindre l’Europe à bord d’une embarcation de fortune. « Il y a eu plus de 90 Guinéens qui ont péri là-bas. Cinq personnes ont été enterrées à Nouadhibou », a-t-il indiqué, confirmant l’ampleur de la tragédie.

Sur les dizaines de migrants embarqués, 52 personnes ont survécu au naufrage. Elles ont été assistées par les autorités mauritaniennes et les membres du Conseil des Guinéens. « Le samedi dernier, ceux qui étaient vivants ont été accompagnés par moi-même et le bureau du conseil jusqu’à la frontière de Rosso. Cinq autres personnes reçoivent actuellement des soins dans des hôpitaux », précise Mamadou Bobo Bah. Au-delà du drame, ce dernier dénonce la vulnérabilité de la diaspora guinéenne en Mauritanie, notamment en raison de l’absence d’une représentation diplomatique permanente. « Nous avons une ambassade qui réside à Dakar, mais c’est très difficile à cause de la distance. Il y a souvent des cas d’urgence qui nécessitent une intervention immédiate », regrette-t-il.

Face à cette situation, il lance un appel pressant aux autorités guinéennes : « Nous demandons au président Mamadi Doumbouya d’envoyer le ministre des Affaires étrangères pour nous aider à avoir un consul général ici en Mauritanie. » Des démarches administratives de plus en plus compliquées La communauté guinéenne en Mauritanie fait également face à un casse-tête administratif quotidien. Depuis le 5 janvier, la Mauritanie a modifié son système d’obtention de visa, compliquant davantage la situation des ressortissants guinéens. « Nous avons une forte communauté ici, mais même pour se mettre à jour, il faut retourner en Guinée pour faire un passeport. Et c’est devenu très difficile pour les Guinéens de faire valider leurs visas », déplore M. Bah.