Les lourds chefs d'accusation
L’épouse, les deux enfants et le présumé marabout de Madiambal Diagne ont été placés sous mandat de dépôt, hier lundi, à l’issue de leur comparution devant le Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (Pjf). A l’exception du marabout, tous sont poursuivis pour de lourds chefs d’accusation, commis en «groupe criminel organisé», dont un blanchiment de capitaux présumé de 1,176 milliard de FCfa via la Sci familiale Pharaon, au cœur d’un marché public controversé avec Ellipse Projects International.
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Selon les informations de L'OBS,, l’épouse de Madiambal, Mame Binta Diaby, ainsi que ses enfants Mohamed et Serigne Saliou Diagne sont poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé et ce, par le biais des facilités offertes par l’exercice d’une activité professionnelle, ainsi que pour complicité de ce chef. Quant au supposé marabout de Madiambal Diagne, Serigne Mor Mbaye, il est poursuivi in rem pour association de malfaiteurs.
L'instruction s’est élargie au cercle familial de Madiambal
Cependant, si le réquisitoire introductif du Procureur financier, daté du 28 août 2025, visait en priorité Madiambalba Diagne (le véritable prénom de Madiambal), son fils Mouhamed Diagne, ainsi qu’Alexe Alizé, Olivier Picard, Arnaud Cludel et Mame Bineta Diaby, l’instruction s’est élargie au cercle familial du patron d’Avenir Communication. L’information judiciaire ouverte contre son épouse la présente comme son associée, de même que les six enfants du mari. La somme incriminée, d’un montant d’un milliard cent soixante-seize millions cinq cent mille FCfa (1 176 500 000 FCfa), très loin pour l’instant des 21 milliards de FCfa annoncés, aurait été encaissée à travers sept chèques au profit de la Société civile immobilière Pharaon (Sci Pharaon), gérée par Mame Bineta Diaby.
Les fonds proviennent d’un marché de sous-traitance lié à un partenariat public-privé
La Division des Investigations Criminelles (DIC) est rattachée à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) du Sénégal.
Selon les informations recueillies par L’Observateur, l’enquête de la Centif, qui a servi de base à l’ouverture d’une information judiciaire contre Madiambal et ses proches, établit formellement que ces fonds proviennent d’un marché de sous-traitance lié à un partenariat public-privé conclu avec la société Ellipse Projects International. L’accusation reproche à la Sci Pharaon, société familiale de Madiambal Diagne, d’avoir servi de réceptacle à ces flux financiers, au cœur d’un schéma qualifié de frauduleux.