Le passage du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Dr Abdourahmane Diouf, devant la Commission des finances pour l’examen du budget 2026, n'a pas été de tout repos. ¨Plusieurs députés du groupe parlementaire de la majorité se sont attaqués frontalement au ministre, qu’ils accusent de semer la discorde entre le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko. Pourtant, la séance avait démarré sous de bons auspices, dans un climat feutré, aux alentours de 17 h 30. Les travaux se déroulaient sans incident jusqu’à l’ouverture des prises de parole.
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"Yow seytané nga", (tu es Satan)
Selon des sources de L’Observateur, c’est le député Ismaïla Diallo, vice-président de l’Assemblée nationale, qui a donné le ton des hostilités. Dans une posture professorale, il a sermonné Abdourahmane Diouf, lui reprochant d’avoir rallié la coalition à la dernière minute pour, ensuite, « jeter le trouble » entre les deux têtes de l’Exécutif. Il fut aussitôt relayé par la parlementaire Fatou Diop Cissé. Dans un ton tout aussi vindicatif, elle s’est livrée à une charge virulente contre le leader d’Awalé, reprenant les mêmes griefs, sous le regard de figures aguerries de l’opposition telles qu’Abdou Mbow de l’Apr ou Anta Babacar Ngom, présidente du mouvement politique Alternative pour la relève citoyenne (Arc).
Le communiqué de Diomaye a envenimé la situation
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D’autres députés issus de Pastef ont, à leur tour, enfoncé le clou, adoptant le même réquisitoire contre le ministre. Pour marquer autrement sa désapprobation du rôle que le leader d’Awalé aurait prétendument joué dans la séparation des «frères siamois», comme les ont qualifiés plusieurs députés, Fodé Mané a choisi une forme de protestation silencieuse : il a utilisé son temps de parole pour observer de longues minutes de silence. Les choses se sont ensuite considérablement envenimées, gagnant en intensité après la publication du communiqué de la Coalition Diomaye Président annonçant la nomination d’Aminata Mimi Touré, superviseure générale de la campagne électorale de la présidentielle de 2024, en remplacement d’Aïssatou Mbodji, dite Aïda, coordonnatrice de la coalition. Une décision jugée insupportable par nombre de parlementaires, d’autant que, quelques jours plus tôt, lors du Tera Meeting du 8 novembre, Ousmane Sonko s’était publiquement opposée à cela.
Le communiqué perçu comme un affront envers Sonko
Lorsque le communiqué officiel est paru, il a été perçu par plusieurs députés de Pastef comme un affront direct à leur leader, voire comme le signe d’une prise de distance manifeste du Président Bassirou Diomaye Faye. La tension est montée encore d’un cran. Tous étaient à fleur de peau. Lorsque le député Takku Wallu Barane Fofana prit la parole pour saluer «les qualités d’un intellectuel aguerri» du Dr Abdourahmane Diouf, «qui abat un travail remarquable», une députée de Pastef a littéralement explosé de colère, l’invectivant presque, les insultes au bord des lèvres. Ce fut le déclencheur d’un tumulte indescriptible, un véritable chahut parlementaire, au point que le président de séance fut contraint de suspendre temporairement les travaux pour éviter que les esprits ne s’échauffent davantage et que les échanges ne dégénèrent en affrontement physique.
Plusieurs députés quittent la salle
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is le communiqué n’a pas seulement échauffé les esprits, il a semé la confusion. Plusieurs députés vont quitter la salle pour s’assurer de son authenticité. Certains se sont éclipsés vers le restaurant, d’autres se sont réfugiés dans leurs bureaux. D’après les informations recueillies par L’Observateur, le secrétaire général de l’Apr et président du groupe parlementaire de Pastef, Ayib Daffé, est longuement à l’extérieur, téléphone collé à l’oreille, avant de regagner la salle. Contrairement à plusieurs de ses collègues, il est resté mesuré et républicain dans sa prise de parole, tout comme le député Samba Dang, qui a fait preuve du même sens de la retenue. Malgré ce climat électrique, la Commission des finances parvint à mener ses travaux jusqu’à leur terme et adopté finalement le budget du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique pour l’exercice 2026. Défendant son budget, le ministre Abdourahmane Diouf s’est montré, comme toujours au-dessus des contingences. Son budget est passé de 49 à 117 milliards de francs CFA, soit un bond de 136 %.


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