Ndèye Aminata Loum Ndiaye, ancienne Directrice de l'Administration générale et de l'Équipement (DAGE) du ministère du Développement industriel et des PME, a été remise en liberté provisoire dans l'affaire « Force-Covid-19 ». Ce, malgré l'opposition du parquet.
La Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar a confirmé cette décision, estimant que les charges retenues contre l'ancienne haute fonctionnaire n'étaient « pas suffisamment sérieuses » pour justifier son maintien en détention. Placée sous mandat de dépôt depuis avril 2025 dans cette affaire de gestion présumée irrégulière de fonds publics, sa libération intervient après que ses avocats ont fait valoir qu'« aucune irrégularité personnelle » n'avait été relevée contre elle par la Cour des comptes.
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Au cœur de l’accusation : un montant de 2,5 milliards de francs CFA, octroyé au ministère dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ces fonds publics avaient été destinés à l’achat de 6,25 millions de masques de protection. Leur trace mène à un compte de dépôt ouvert à la Trésorerie générale, référencé sous le numéro 422.048 et intitulé « Fonds d’appui à la promotion de la petite et moyenne entreprise ». Ce compte avait été confié à la gestion de Moustapha Diop – à ne pas confondre avec l’ancien ministre – par arrêté ministériel en date du 12 janvier 2018.
Lors de son audition, Ndèye Aminata Loum a affirmé ne pas avoir été impliquée dans le processus de transfert des fonds vers un compte bancaire logé à la Bank of Africa (BOA), au nom du ministère. Elle a nié toute responsabilité dans la gestion de ces sommes, tout en insistant sur leur usage intégral pour l’achat des masques auprès des Industries textiles sénégalaises. Une commande, selon elle, conforme aux orientations de l’ancien chef de l’État, soucieux de soutenir les entreprises nationales et préserver l’emploi local.
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L’ancienne DAGE a également soutenu que les masques avaient été réceptionnés à Diamniadio, puis distribués à différentes structures étatiques, avec, à l’appui, des bons de sortie et des décharges. Elle a par ailleurs promis de transmettre sous peu les justificatifs de distribution lors d’événements religieux d’envergure, tels que le Magal de Touba, le Gamou de Médina Baye ou encore lors du décès du Khalife général de Ndiassane. Interrogée sur d’éventuels avantages perçus, elle avait déclaré n’avoir reçu ni cadeau, ni promesse, ni gratification de la part des fournisseurs. Elle a toutefois reconnu avoir soutenu l’un d’entre eux dans l’obtention du marché.