Des données utiles… à condition de bien les interpréter
Le Pr Philip reconnaît l’intérêt de ces technologies pour mieux comprendre ses nuits : « Ces outils permettent de visualiser le sommeil, et peuvent aider à objectiver des difficultés. » Grâce aux capteurs de mouvement ou aux microphones, certaines applications détectent :
les phases d’éveil ou de sommeil léger ;
la durée totale de sommeil ;
l’agitation nocturne ;
parfois même des ronflements suspects (pouvant évoquer une apnée du sommeil).
Ces indicateurs sont utiles, à condition de ne pas les prendre au pied de la lettre : ces objets donnent des estimations, pas des diagnostics médicaux.
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Quand la mesure devient une obsession
Le professeur met en garde contre les effets pervers d’un suivi excessif du sommeil. Il évoque l’orthosomnie, un trouble encore méconnu, où l’utilisateur devient anxieux à force de scruter ses données chaque matin : « Trop contrôler son sommeil peut devenir contre-productif. Cela génère du stress, et nuit au repos. » Le risque ? Se réveiller fatigué non pas à cause de la nuit mais à cause de l’analyse de la nuit.
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Un outil, pas une solution
Le Pr Philip insiste sur un point essentiel : ces objets ne remplacent ni un bon rythme de vie, ni une consultation médicale en cas de trouble réel. Il recommande de s’en servir comme un indicateur global, non comme un juge de ses nuits. Mieux vaut s’appuyer sur :
ses sensations au réveil ;
la régularité de ses horaires ;
et, en cas de doute, un avis médical spécialisé.
« La technologie peut aider, mais elle ne résout pas tout. Elle doit accompagner une démarche globale, pas la remplacer », conclut-il.