L’ambiance est électrique à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Ce vendredi, les travailleurs de la société AIBD-SA ont affiché leur ras-le-bol en portant des brassards rouges, un geste symbolique pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « gestion chaotique » du directeur général Cheikh Bamba Dièye. Selon Libération, la colère des agents trouve son origine dans les retards de paiement des salaires, mais va bien au-delà. Ils pointent du doigt un malaise profond lié à la gouvernance actuelle. « Jusqu’à ce matin, aucun salaire n’a encore été versé », déplorent plusieurs agents, qui dénoncent une situation « intenable » en cette période de rentrée scolaire.
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Dans un contexte économique déjà tendu, ces retards pèsent lourdement sur les ménages et alimentent un sentiment d’abandon. Depuis son arrivée à la tête de l’entreprise il y a un an, Cheikh Bamba Dièye est accusé de manquer de vision stratégique et de remettre en cause certains acquis sociaux sans concertation. Les syndicats évoquent notamment la réduction des dotations en carburant, la suppression de certaines primes et la diminution d’avantages liés aux activités aéronautiques. Les critiques portent aussi sur la gestion financière jugée incohérente. Bien que le directeur général évoque des difficultés budgétaires, il aurait procédé à de multiples recrutements et nominations ayant entraîné une hausse de la masse salariale d’environ 300 millions de francs CFA, selon Libération.
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Ces recrutements, parfois réalisés sans validation du conseil d’administration, seraient contraires aux règles internes de gouvernance. Des agents dénoncent également une politisation excessive de la société : « D’un enseignant à directeur, d’un étudiant à chef de département… L’AIBD n’est pas un laboratoire politique », ironise un travailleur interrogé. À cela s’ajoute le blocage des élections de délégués du personnel, pourtant fixées par l’inspection du travail. Les employés interpellent l’État du Sénégal pour qu’il intervienne rapidement afin d’éviter une crise ouverte dans une entreprise qu’ils considèrent comme « un pilier du développement du secteur aérien national ». Ils rappellent d’ailleurs que l’AIBD-SA a, à plusieurs reprises, soutenu financièrement d’autres structures du secteur, notamment l’ISA, l’ASECNA, Air Sénégal, LAS et 2AS.
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Face à cette montée de tension, les syndicats préparent un plan d’action. Selon Libération, une manifestation de brassards rouges est prévue le 19 octobre, date du vol inaugural de la saison touristique vers le Cap Skirring (Transavia Paris-Orly – Cap Skirring). Les travailleurs envisagent aussi de déposer un préavis de grève si aucune mesure concrète n’est prise dans les prochains jours.