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Le paysage politique sénégalais vient de connaître un nouvel épisode de fragmentation avec la naissance du mouvement “Sénégal Binu Bokk”, porté par Barthélémy Dias. Ce projet, dont l’intitulé signifie “Le Sénégal que nous partageons”, marque un tournant significatif dans la trajectoire du maire de Dakar, qui se détache désormais ouvertement de Khalifa Sall, son mentor de longue date. L’acte de naissance de ce mouvement ne relève pas seulement d’un positionnement personnel, mais révèle un repositionnement stratégique dans un contexte post-présidentiel où les repères politiques sont en recomposition. En rompant avec l’ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias prend le pari risqué de l’émancipation politique, mais aussi celui d’une reconquête de son autonomie en dehors de l’ombre tutélaire de Taxawu Sénégal.
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Le message est clair : “Sénégal Binu Bokk” se veut une réponse à la crise de confiance entre les citoyens et la classe politique. Barthélémy Dias adopte un ton rassembleur, convoquant les valeurs de justice sociale, de responsabilité citoyenne et de patriotisme. Mais derrière cette rhétorique, l’enjeu est double : s’affirmer comme une figure politique crédible à l’horizon 2027, tout en fédérant autour de lui une base militante qui ne se reconnaît plus dans les coalitions traditionnelles. Sur le plan tactique, cette initiative peut aussi être lue comme une volonté de se repositionner dans le camp présidentiel, sans y entrer directement, ou d’occuper un espace laissé vacant par la recomposition des alliances autour du pouvoir. En coupant les ponts avec Khalifa Sall, affaibli politiquement après les dernières échéances, Dias veut incarner une alternative progressiste sans être enfermée dans un héritage ou une loyauté partisane devenue contraignante.
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Cependant, le succès de ce mouvement dépendra de plusieurs facteurs clés : sa capacité à structurer une offre politique cohérente, à mobiliser hors de Dakar, et à incarner une vision crédible face aux figures montantes du champ politique. En l’absence de machine partisane établie, “Sénégal Binu Bokk” devra faire ses preuves sur le terrain et convaincre au-delà des cercles militants urbains.
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Avec Sénégal Binu Bokk, Barthélémy Dias joue une carte audacieuse : celle de l’indépendance et du renouveau. Mais dans un contexte de forte concurrence politique, entre recompositions internes à l’opposition et recentrage du pouvoir, ce nouveau mouvement devra démontrer sa capacité à fédérer une vision claire, inclusive et mobilisatrice. En se libérant de son lien historique avec Khalifa Sall, Dias espère ouvrir un nouveau cycle, mais rien ne garantit qu’il en deviendra l’un des moteurs majeurs. L’avenir dira si cette rupture est un acte fondateur… ou un isolement assumé.