Deux morts et beaucoup de questions. De nombreuses zones d’ombre entourent encore la mort du couple Seck dans un incendie survenu dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 décembre 2024.
Il était minuit lorsqu’une forte détonation secoua le quartier Hlm 3 Darou Salam situé à Niagues dans la commune de Tivaouane-Peulh.
De la fumée noire et des flammes s’échappaient de la maison des Seck, du nom du couple qui y vit avec ses quatre enfants et une domestique.
Secoués par les incessants appels au secours du mari luttant contre les flammes, les voisins de la famille Seck décident de défier le feu, racontent L'OBS.
Ils réussissent à se hisser sur le toit de la maison pour sauter dans la cour et ouvrir ainsi la porte du domicile.
« Au moment de nous hisser sur le toit, le mari, telle une torche humaine, continuait de se débattre pour lutter contre les flammes », confie Oumar Ndiaye Fall, un voisin des Seck qui a guidé les pas de la presse dans la maison calcinée.
Ce n’est qu’après plusieurs heures passées à lutter contre le feu que les riverains ont pu finalement éteindre l’incendie et découvrir l’horreur.
Ils tombent d’abord dans le salon sur le corps agonisant d’Oumar Khar Seck, l’époux.
« Il était déjà mourant, complètement brûlé. C’est comme s’il est tombé en voulant se sauver », témoigne Oumar Ndiaye Fall à L'OBS.
Dans la chambre à coucher du couple, les riverains secouristes découvrent le corps sans vie de l’épouse, Khady Diouf couchée, entre l’armoire et le lit.
« Tout était calciné. Les murs de la chambre à coucher et du salon noircis par lesflammes », explique Oumar Ndiaye Fall.
Les thèses de l’explosion d’une bonbonne de gaz et d’un court-circuit exclues
Et selon Oumar Ndiaye Fall, les premiers constats excluent la thèse d’une bouteille de gaz qui a explosé et encore moins une défaillance dans le circuit qui alimente la maison en électricité.
« C’est nous-mêmes qui avons sorti les bouteilles de gaz. Elles étaient intactes, si elles étaient à l’origine de l’explosion, on aurait découvert leurs débris. De même, le circuit de l’électricité n’est pas en cause, nous sommes formels », martèle Oumar Ndiaye Fall.
Une dispute qui aurait mal tourné
Après le constat de la gendarmerie de Niagues, suivi de l’évacuation des corps sans vie des deux époux, acheminés à l’hôpital Idrissa Pouye aux fins d’autopsie, les supputations sont allées bon train.
Aussi bien dans le quartier Hlm 3 Darou Salam Niagues où réside le couple qu’au marché «Lambada» de Yeumbeul où les deux époux gèrent ensemble un magasin spécialisé dans la vente de denrées alimentaires, les disputes fréquentes entre les époux font dire qu’en réalité, l’incendie proviendrait d’une dispute qui a mal tourné.
Et pour conforter cette thèse, certains n’ont pas hésité à convoquer des propos rapportés par la domestique dont le témoignage est très attendu par les enquêteurs.
« Elle est la seule personne témoin de ce qui s’est réellement passé. Elle a été brûlée et se trouve à l’hôpital. Nous prions fort pour qu’elle se tire d’affaire afin d’éclairer la lanterne des habitants et des proches du couple Seck », estime un habitant de Niagues la mine triste.