L’affaire Expresso continue de révéler ses zones d’ombre. Selon Libération, tout part du décret n°2025-640 du 18 avril 2025, contresigné par le Premier ministre Ousmane Sonko et publié au Journal officiel n°7827 du 26 mai. Ce texte approuvait un avenant à la convention de concession et au cahier des charges de l’opérateur de téléphonie mobile Expresso. Mais les faits remontent en réalité au 20 mars 2024. Ce jour-là, soit seulement quatre jours avant l’élection présidentielle, l’ancien président Macky Sall avait discrètement signé ce décret.
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Une décision prise dans la précipitation, à un moment particulièrement sensible, et qui soulève aujourd’hui de lourds soupçons sur ses motivations. Autre élément troublant : l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) n’a jamais été saisie du dossier. Or, c’est précisément cette institution qui, selon la loi, doit instruire et valider de telles démarches. Son exclusion constitue une violation flagrante de la procédure réglementaire, fragilisant encore davantage la légalité de l’acte. Pour de nombreux observateurs, la rapidité et l’opacité qui ont entouré cette signature laissent planer l’idée d’un favoritisme ou d’arrangements inavoués. La décision d’annuler ce décret controversé apparaît donc, pour le nouveau pouvoir, comme un geste fort.
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En effaçant ce texte, le président Bassirou Diomaye Faye entend remettre de l’ordre dans la gestion des concessions télécoms et réaffirmer le principe de transparence. Ce signal en direction des opérateurs rappelle que nul ne peut bénéficier d’un traitement privilégié en dehors des règles établies.