Un technocrate rigoureux, au service de l’État
Mamadou Moustapha Ba était reconnu comme l’un des plus fins connaisseurs des finances publiques sénégalaises. Économiste de formation, diplômé de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a gravi tous les échelons de l’administration, du ministère de l’Économie au poste stratégique de Directeur général du Budget, avant d’être nommé ministre des Finances et du Budget en 2023 sous le gouvernement d’Amadou Ba. Homme discret, travailleur acharné et d’une rigueur intellectuelle unanimement saluée, il incarnait la technocratie sénégalaise dans ce qu’elle a de plus solide. Ses collaborateurs le décrivaient comme un « homme de dossiers », peu porté sur les projecteurs, mais doté d’un sens aigu du devoir et de la loyauté envers l’État.
Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget
Un décès brutal et des zones d’ombre persistantes
Le 8 octobre 2024, la nouvelle de son décès à Paris a plongé le pays dans la stupeur. Âgé de 59 ans, Mamadou Moustapha Ba n’était pas connu pour souffrir d’une maladie grave. Très vite, des rumeurs ont circulé sur les circonstances exactes de sa disparition. Le parquet de Dakar, saisi de l’affaire, a ordonné une autopsie afin de déterminer les causes réelles du décès. Selon les premières informations rendues publiques, les résultats de l’autopsie auraient conclu à une mort non naturelle. Cette mention, lourde de sens, a immédiatement alimenté les spéculations sur un possible empoisonnement ou un acte criminel. L’inhumation, prévue quelques jours après son décès, avait été reportée à la demande des autorités judiciaires pour permettre des analyses complémentaires. Une décision rare dans les affaires impliquant de hautes personnalités de l’État.
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Un an après, un héritage et des interrogations
Un an après sa disparition, le mystère demeure entier. Le souvenir de Mamadou Moustapha Ba reste celui d’un homme intègre, rigoureux, au parcours exemplaire. Son décès, en revanche, reste une blessure ouverte pour sa famille, ses collègues et une partie de l’opinion publique. Entre rumeurs, silences institutionnels et absence de communication officielle, la vérité semble s’être perdue dans les méandres d’une enquête à la fois sensible et complexe. Mais au-delà des spéculations, beaucoup souhaitent aujourd’hui retenir de lui l’image d’un patriote passionné par le service public, d’un homme de devoir dont la disparition brutale aura rappelé que, même au sommet de l’État, certaines vérités demeurent difficiles à atteindre.