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La scène s’est déroulée en quelques minutes, mais elle laisse une famille anéantie et un quartier traumatisé. Modou Mbacké, 32 ans, gérant d’une quincaillerie à Yeumbeul Nord, a été lâchement assassiné jeudi soir vers 20h30, alors qu’il regagnait son domicile après une journée de travail. Il a été pris pour cible par trois individus à moto, qui ont tenté de lui arracher sa sacoche contenant la recette du jour. Selon les témoignages recueillis sur place, le commerçant a résisté, refusant de céder à la violence. L’un des assaillants l’a alors poignardé à cinq reprises, sous les yeux de sa sœur, impuissante. « Il s’est battu jusqu’au bout pour protéger le fruit de son travail », a-t-elle déclaré, bouleversée. Modou Mbacké a succombé à ses blessures dans l’ambulance, avant même d’arriver à l’hôpital.
Ce meurtre tragique ravive les inquiétudes autour de la recrudescence des violences urbaines, en particulier dans les quartiers périphériques de Dakar. Depuis le début de l’année, les vols avec violence ont augmenté de 18% dans la banlieue, selon les chiffres des services de sécurité. Les commerçants de Yeumbeul, rassemblés le lendemain du drame devant la boutique du défunt, dénoncent l’absence de sécurité et le manque de patrouilles policières régulières. « Nous travaillons dans la peur constante », confie un vendeur du marché voisin.
Les premiers éléments de l’enquête, confiée à la police de Yeumbeul-Comico, sont prometteurs. Les agresseurs, qui n’ont pas dissimulé leur visage, auraient été filmés par une caméra de surveillance installée dans une maison proche. Leur identification ne serait qu’une question de temps, selon une source policière relayée par L’Observateur.
Le meurtre de Modou Mbacké met en lumière la vulnérabilité croissante des commerçants et habitants des quartiers populaires, livrés à eux-mêmes face à une insécurité qui ne cesse de gagner du terrain. Alors que sa famille pleure un homme travailleur et respecté, le quartier de Yeumbeul attend des réponses, mais surtout des actions concrètes pour éviter que ce drame ne se répète.