Hier lundi, était le lancement officiel de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme, célébrée chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Cette année, le thème est : «Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles». Autour de la Coordonnatrice résidente des Nations Unies, des Femmes Ambassadrices accréditées au Sénégal et des Représentantes des agences onusiennes, le mot d’ordre est clair : la violence ne recule pas, elle se transforme, elle se déplace, elle se banalise.
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2025, l'année la plus meurtrière pour les femmes et les filles
Aminata Linguère Ndiaye, coordonnatrice du collectif pour l’autorité parentale partagée et secrétaire générale de l’ONG EDEN révèle que 2025 restera comme l’une des années les plus meurtrières pour les femmes et les filles. «Tout a commencé dès la nuit du 31 décembre, où la petite Souadou dite Diarry Sow, 12 ans, a été tuée à Malika. Puis les cas se sont enchaînés, femmes assassinées, démembrées, brûlées, abattues devant leurs enfants», déplore-t-elle reprise par L'OBS. Elle cite une liste glaçante, fin janvier, à Linguère, Sadel Sow tue et mutile son épouse. À Keur Ndiaye Lo, Kiné Ba, employée de maison, est tuée dans des conditions atroces, les auteurs sont toujours introuvables. À Fatick, Marie-Louise Ndour est abattue en plein jour par son mari. À Joal, Fatou Gaye tombe sous les coups de Fallou Diop.
Encore à Linguère, au mois d'avril, une femme de 90 ans qui a été tuée par son gendre âgé de 79 ans. En mai 2025, la jeune Aïssatou Ba, 16 ans, est tuée puis démembrée par son mari, qui s'apprêtait même à brûler son corps. Et le cas qui a bouleversé le pays, Nogaye Thiam, morte récemment seule, enfermée dans sa chambre alors que toute sa belle-famille était dans la maison. «La violence s’est domestiquée, dit-elle. Ce qui devait être un refuge, la maison est devenu un espace dangereux. Ce sont les maris, les beaux-frères, les proches qui tuent», s'indigne la féministe.
60 % des femmes connectées ont déjà subi des abus en ligne
Face à ce nouveau fléau qui élargit le terreau de la violence, les Nations Unies alertent. 60 % des femmes connectées ont déjà subi des abus en ligne. Et 90 à 95 % des deep fakes non consentis visent des femmes qui sont les proies de cyber-harcèlement, menaces, usurpation d’identité, diffusion d’images intimes… Ainsi le numérique reproduit et amplifie les violences traditionnelles. Au Sénégal, les femmes leaders, activistes, journalistes ou simplement visibles sur les réseaux sont devenues des cibles faciles. Les Ambassadrices présentes au lancement ont rappelé l’urgence qui consiste selon elles, à criminaliser les abus numériques, responsabiliser les plateformes, former à une citoyenneté numérique égalitaire, renforcer l’accès à la justice et mobiliser les hommes et les garçons.
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Les chiffres qui font peur :
1 femme sur 3 au Sénégal déclare avoir subi une forme de violence au cours de sa vie
40 % des violences sont commises par un conjoint ou un membre de la famille proche
1 femme sur 5 a été victime de violence physique
13 % ont subi une violence sexuelle
1 femme sur 4 a été exposée à des violences psychologiques
La violence numérique touche principalement les jeunes filles de 15 à 24 ans, souvent via les réseaux sociaux
rès de 70 % des cas ne sont jamais signalés, faute de confiance, peur du jugement ou pression familiale
Source : Enquête nationale 2023 sur les violences faites aux femmes et aux filles (ONU Femmes / ANSD)


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