Fouta 'Tampi' et sa fille : de chaudes larmes au tribunal

À la barre du tribunal de Dakar devant lequel elle comparaissait, hier, Fatoumata Ndiaye ‘Fouta Tampi », serrait un mouchoir dans sa main, réprimant ses sanglots, ses yeux clairs rougis par des larmes. Les larmes aussi, derrière elle au premier rang, sa fille Thiaba Niang qu’elle a trainé en justice pour violences, voies de fait et injures sur les réseaux sociaux.

Fatoumata Ndiaye

Une audience particulière a eu lieu hier jeudi 19 janvier 2022 au tribunal de grande instance de Dakar précisément à la salle 7. Fatoumata Ndiaye alias "Fouta Tampi" parle les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix. beaucoup de larmes ont coulé. Idem pour sa fille de 20 ans Thiaba Niang. Mais, on ne saurait dire les véritables raisons qui ont poussé cette mère et sa fille à verser ces chaudes larmes, alors qu'elles se regardaient depuis très longtemps en chiens de faïence. «FoutaTampi» a traduit sa fille devant cette barre pour des faits de violences, voies de fait et d'injures sur les réseaux sociaux.

Sur les raisons qui l'ont poussée à agir ainsi, la fille déclare : «un jour, j'ai vu sur internet qu'elle offrait de l'argent à Wally Seck et à Niang Kharagne Lo,alors que je suis en difficulté. C'est là que j'ai décidé d'aller à WalfTv puis à Sen Tv pour parler de la situation dans laquelle je me trouvais. C'est après ça que j'ai pris le numéro de Ousmane Tounkara pour parler de mes difficultés dans son live».

Thiaba Niang de poursuivre, reprise par Les Echos : «je suis aussi allée sur les réseaux sociaux à cause de ce que je vivais, mais personne ne m'a incitée à le faire. Je ne suis pas allée sur ces plateaux pour la dénigrer, mais pour la ramener à la raison. Je ne l'ai jamais injuriée, ni menacée de mort encore moins dit que ma petite-sœur était née d'une relation extraconjugale».

Sur sa condition de vie «précaire», elle rapporte : «après mon accouchement, elle m'a récupéré et au bout de 2 jours, elle m'a poussée tout en sachant que j'ai subi une césarienne. Elle m'a par la suite chassée de chez elle à 4h du matin 2 mois après mon accouchement. C'est là que des hommes ont commencé à coucher avec moi dans la rue. Jusqu'à présent, je vis dans la misère et pour me donner à manger, ils couchent d'abord avec moi. Et même pour avoir un endroit pour dormir, ils entretiennent aussi des rapports sexuels avec moi. Et je me demande jusqu'à quand je vais continuer à vivre dans cette situation».

La prévenue d’indiquer que sa mère l'a piégée pour que la brigade de la cybercriminalité l'interpelle. C'est ainsi que sa génitrice, selon elle, a appelé Maty 3 Pommes pour l’informer qu'elle a été arrêtée pour des faits de drogue. Chose qui n'est pas vraie, d'après elle toujours.

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«FoutaTampi» sermonne sa fille

Partie civile dans cette histoire, c'est avec un cœur meurtri que Fatoumata Ndiaye est venue affronter sa fille. «J’ai honte d'être ici avec Thiaba, mon aînée. C'est la première fois dans l'histoire du Sénégal qu'un enfant dénigre sa mère. Même si je suis une mauvaise mère, je l'ai portée dans mon ventre pendant 9 mois», s'est-elle désolée. Dans tous ses états, elle enchaîne : «ce qui m'a le plus fait mal dans cette affaire, c'est que les gens de Walf Tv lui ont trouvé un avocat (elle pointe du doigt Me Abdy Nar Ndiaye). Ils ont politisé cette affaire. Naïve qu'elle est, elle est allée sur Walfadjri. Je les cite et je l'assume. Ils l'ont invitée sur un plateau pour qu'elle me dénigre. 2 mois après, elle fait une sortie avec Thioro Mandela de Walf Tv».

Là, avec un ton ferme, elle est coupée net par la procureure : «M. Le président, il faut la camper. Bufi tudee groupe de presse ak ay tur (ne mentionne aucun groupe de presse ou de noms de personnes. Ce n'est pas le moment vu le contexte actuel du pays », lui a-t-elle lancé avant que «FoutaTampi» ne se confonde en excuses.

Sur les infractions qu'elle impute à sa fille, elle poursuit : «elle a dit sur Walf que je l'ai abandonnée et que je suis une femme capable de tout. Elle m'a taxée d'avoir eu sa petite-sœur d'une relation adultérine et d'avoir eu aussi 6 époux. Elle est allée même jusqu'à lui demander de faire un test Adn pour prouver la paternité. Ce qui m'a le plus choquée, c'est qu'elle a injurié ma mère sur le site "Dakar Buzz". Je suis fatiguée M. Le président. Je suis fatiguée des injures. Elle m'a traitée de tous les noms d'oiseaux».

Jurant qu'elle n’a jamais dit avoir renié sa fille, Fatoumata Ndiaye l’a supplié de la laisser tranquillement. «Je ne lui réclame aucun dédommagement, mais je lui demande juste de ne plus prononcer mon nom dans ses lives», a-t-elle déclaré.

La procureure s’en prend aussi à Thiaba Niang

Très remontée par l'attitude de la prévenue, la procureure lui a sévèrement passé le savon. «Quel genre de fille es-tu? Attends-toi à ce que ta fille te fasse subir tout ce que tu as fait à ta mère ? Tu as fait le tour des télévisions pour tout simplement te déverser. Tous ces actes que tu as posés vont te poursuivre jusqu'à ta descendance. Tu n'as dit que de gros mots. Toutes les personnes qui t'avaient récupérée puis hébergée ne cherchaient que du buzz. Et le plus grave dans tout ça, tu n'as pas de domicile. Aujourd'hui, tous ceux qui t'ont interviewée ne sont pas allés en prison, puisque lorsque les enquêteurs sont allés pour les convoquer, ils n'étaient pas domiciliés aux adresses qu'ils avaient données. Ils sont tous à leur lieu de travail», lui a confié la parquetière. Qui est par ailleurs convaincue que Thiaba Niang est une enfant ‘’manipulée’’.

«Des gens lui ont tendu des micros et elle s'est déversée. J'attendais une réconciliation devant cette barre, mais il en est autrement aujourd'hui parce que sa mère a dit que, comme elle a d'autres mamans, elle ne peut plus avoir affaire avec elle», a-t-elle ajouté avant de se rapporter à la sagesse du tribunal pour la peine. Sa demande de liberté provisoire refusée, elle sera édifiée sur son sort le lundi prochain 23 janvier.

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