Quand l’intelligence artificielle inquiète certains artistes

L'intelligence artificielle (IA) imite l'intelligence humaine grâce à des algorithmes. D’après NetApp, son but est de permettre à des ordinateurs de penser et d'agir comme des êtres humains. C’est justement cette ambition qui inquiète certains artistes. Ils craignent que leur œuvre ne disparaisse purement et simplement.

Cette image d'une arrestation fictive de l'ancien président américain Donald Trump a été générée par l'intelligence artificielle Midjourney. /DR
  • L’intelligence artificielle et l’avenir de la musique

Le DJ David Guetta a déclaré que « l’avenir de la musique est dans l’intelligence artificielle », après avoir utilisé cette technologie pour ajouter une voix dans le style d’Eminem dans l’une de ses productions musicales. Parti d’une blague, il partage avoir été surpris de la performance de l’IA. Bien qu’il ait précisé ne pas vouloir commercialiser ce nouveau son, David Guetta pense que les musiciens et producteurs utiliseront régulièrement des IA comme nouvel outil pour créer des morceaux innovants.

  • L’IA peut-il remplacer les artistes ?

Il est naturel de se demander si ces IA pourront remplacer intégralement les artistes. En effet, ces technologies consistent à imiter, via divers algorithmes, une forme d’intelligence réelle. Cependant, n'oublions pas que l’une des principales raisons pour lesquelles les consommateurs soutiennent des marques ou des artistes est le désir de pouvoir supporter un créateur et faire partie d’une communauté. Eminem doit son succès à son talent, mais aussi à sa forte personnalité et à son histoire. Ces choses ne peuvent être remplacées par un algorithme. Le problème de l’utilisation des IA dans le monde de la création est ailleurs et il est juridique.

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  • Crainte des artistes

Dans le cadre d’une campagne en ligne via le #NoToAIArt (non à l’application de l’IA à l’art), des artistes ont fait part de leurs inquiétudes quant à la légitimité des générateurs d’images, de son ou de texte d’IA. Pour créer, ils s’appuient sur des bases de données déjà existantes. De nombreux artistes affirment que beaucoup d’entre elles sont protégées par des droits d’auteur. L’auteur Harry Woodgate déclare : « Ces programmes reposent entièrement sur la propriété intellectuelle piratée d'innombrables artistes, photographes, illustrateurs et autres détenteurs de droits ». Les IA ne créent pas d’art : elles échantillonnent celui de tout le monde puis le broient en quelque chose d’autre. L’Union européenne (UE) autorise cette pratique depuis 2019 afin de « stimuler l’innovation, la créativité, l’investissement et la production de nouveaux contenus ».

  • Les artistes portent plainte

L’AFP nous renseigne qu’en janvier, des artistes ont collectivement porté plainte contre Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp, trois modèles d'IA formés grâce à des milliards d'images récoltées sur internet.

En janvier, des artistes ont collectivement porté plainte contre Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp, trois modèles d'IA formés grâce à des milliards d'images récoltées sur internet.

L'une des principales plaignantes, Sarah Andersen, s'est sentie « intimement lésée » quand elle a vu un dessin généré avec son nom.

« Nous espérons créer un précédent judiciaire et forcer les entreprises spécialisées dans I'IA à respecter des règles », a-t-elle réagi.

Concrètement, les artistes veulent, à travers cette plainte, pouvoir accepter ou refuser que leurs œuvres soient utilisées par un modèle - et non devoir demander leur retrait, même quand c'est possible.

Les plaignants imaginent un « système de licences, mais seulement si les commissions sont suffisantes pour en vivre », note Karla Ortiz, une autre artiste.

Avec la Revue Culture

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