Derrière la prorogation du couvre-feu et l'interdiction de vente au détail de carburant sur tout le territoire

Deux mesures d'une importance significative, émanant des autorités, sont tombées ce vendredi 19 février.

Violents affrontements entre manifestants pro-Sonko et forces de l'ordre

Si la prorogation de l'Etat d'urgence sanitaire assorti d'un couvre-feu était prévisible au vu de l'évolution de la pandémie à coronavirus, l'interdiction de vente au détail de carburant sur tout le territoire sénégalais noircit le tableau.

Alors qu’il devait prendre fin ce samedi 20 février, le couvre-feu décrété par le président de la République dans les régions de Dakar et de Thiès sera prorogé jusqu’au 20 mars prochain. Les cas déclarés positifs au coronavirus pour ne rien arranger, les mesures restrictives ainsi que l'Etat d'urgence sanitaire resteront de vigueur dans les régions concernées. Le décret de prorogation est déjà signé par le chef de l’Etat Macky Sall selon la Rfm.

De plus, un autre décret vient d'être publié, ratifiant l'interdiction de vente de carburant au détail sur toute l'étendue du territoire sénégalais. Sans doute pour prévenir d'éventuels écarts ou pulsions incendiaires, comme relevés pendant les manifestations des 8 et 9 février pendant lesquels des véhicules ont été incendiés et des biens publics comme privés saccagés.

Une telle mesure laisse présager que l'Etat craindrait une tournure sombre que l'affaire Ousmane Sonko pourrait prendre. En effet, le leader de PASTEF/Les patriotes est accusé de viols et menaces de mort par une jeune masseuse dénommée Adji Sarr. Dès la convocation de M. Sonko -à laquelle l'opposant couvert d'une immunité parlementaire a refusé de déférer-, ses nombreux soutiens se sont érigés en rempart face à ce que l'opposant a décrit comme une "machination orchestrée par le président Macky Sall", pour éliminer un adversaire politique avant l'échéance de la présidentielle de 2024.

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Ainsi, une forte présomption subsiste sur la levée effective de l'immunité parlementaire du député Ousmane Sonko par l'Assemblée nationale, qui a déjà mis en place la commission ad hoc chargée d'entendre l'ex-inspecteur des impôts.

Quid des conséquences qu'une telle mesure pourrait engendrer? si les détracteurs de Sonko voient par là l'occasion rêvée de radier de l'espace politique celui qui est sorti troisième à la présidentielle de 2019 avec près de 16% des voix, ses nombreux soutiens dénoncent une tentative de liquidation de leur leader et se disent prêts à "résister".

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