Guerre à Gaza: Israël sommé par la CIJ de laisser passer l'aide humanitaire

Les juges de la Cour internationale de Justice ordonnent à Israël de permettre l’accès d’urgence de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza. Cette décision fait suite à une requête de l’Afrique du Sud, qui accuse l’État hébreu de violer la convention sur le génocide. Israël rejette toutes ces accusations, mais le 26 janvier, dans une première ordonnance, les juges avaient prévenu d’un « risque » de génocide.

Bande Gaza

Israël doit augmenter d’urgence la capacité et le nombre d’accès terrestres à Gaza, intiment les juges de la CIJ. Ils ordonnent la fourniture « sans restriction et à grande échelle » d’eau, de nourriture, d’abris, de vêtements, de médicaments et de combustibles, rapporte notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas.

Les juges rappellent que selon l’ONU, pour permettre le transport de l’aide humanitaire, il faudrait aussi suspendre les opérations militaires. Ils notent encore qu’une résolution a bien été adoptée par le Conseil de sécurité il y a trois jours, même si elle n’est toujours pas exécutée. Les juges ordonnent donc, en substance, à Israël d’empêcher la famine en cours à Gaza. Une famine qui « s’installe », écrivent les magistrats dans leur ordonnance de 16 pages.

Alors que l'aide humanitaire par voie terrestre, contrôlée strictement par Israël, arrive au compte-gouttes, plusieurs pays parachutent quotidiennement des vivres, surtout dans le nord de la bande de Gaza où la situation est particulièrement désespérée. Selon l'agence de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 3% seulement de l'aide entrée dans le territoire palestinien entre le 18 et le 24 mars a atteint le nord. En dépit des « besoins énormes », « les hostilités et les entraves à l'accès (de l'aide) continuent de saper les efforts pour faire parvenir une aide vitale aux civils » de la bande de Gaza, a déploré jeudi l'Ocha.

L’Afrique du Sud avait demandé aux juges d’obliger les 153 États parties à la convention sur le génocide de ne pas soutenir la guerre conduite par Israël. Pretoria réclamait implicitement un embargo sur les armes. Mais les juges ont précisé qu’ils n’avaient pas le pouvoir d’émettre des ordonnances contre des États qui ne sont pas visés par la procédure en cours. Ils notent encore que depuis leurs premières ordonnances du 26 janvier, plus de 6 600 Gazaouis sont morts et 11 000 blessés.

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