.
S'il y a de la frayeur et beaucoup de frilosité au Burkina Faso, c’est que le climat social et sécuritaire y est inflammable.
Lire Aussi
Après l’arrestation de militaires accusés de tentative de coup d'Etat, les autorités en rajoutent une couche. Elles ont décidé mercredi de restreindre l'accès au réseau social Facebook « pour des raisons de sécurité », précise le porte-parole du gouvernement de Marc Kaboré. Un geste désespéré qui inquiète et illustre une psychose tenace qui s'est installée au pays des « hommes intègres ».
Une peur qui s’explique. Le Burkina, à l’image de ses voisins du Niger et du Mali, est en butte avec les secousses enclenchées par des terroristes qui prennent leur aise. Depuis 2015, la violence gagne du terrain, s’intensifie et s’aggrave.
Plus de 2 000 morts en six ans, plus de 1,5 million de personnes déplacées. Et le mal se poursuit : une dizaine de civils ont été tués samedi lors d’une attaque dans le nord du Burkina Faso, nous apprend l’Agence France-Presse (Afp). Le climat est donc si sale du côté de Ouagadougou. La situation si délétère à tel point qu’il est impossible de ne pas penser au Mali voisin qui est en plein dans un cycle de coups d’État.
Celui d’août 2020 qui a eu raison d’Ibrahima Boubacar Keïta, ne cesse de faire des vagues et des répercussions dans un Sahel meurtri. Le président Kaboré a plusieurs raisons d’avoir de ne pas être tranquille, zen. Le serpent d’Ibk pourrait bien le mordre. Face aux nombreuses incertitudes, aux doutes multiples, aux interrogations sans réponses valables, aux équations alambiquées, tout est possible. Tous les scénarios catastrophiques. La solution n’est pas d’agir avec passion et dans le désordre. Elle n’est pas dans la restriction des libertés et des réseaux sociaux.