Liberté de la presse : Le Sénégal 73e au classement mondial

La 20e édition du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF révèle une double polarisation, amplifiée par le chaos informationnel.

Salle de Rédaction - Presse - Sénégal

Le Sénégal se classe au 73e rang mondial en matière de liberté de la presse, selon une étude publiée ce mardi matin par Reporters sans frontières, qui évalue les conditions d'exercice du journalisme dans 180 pays. En 2021, le Sénégal était classé 47, perdant ainsi deux places. Cette année, avec autant de places perdues, le Sénégal quitte le groupe des pays où la situation est jugée satisfaisante.

Le classement, qui fête ses 20 ans, évolue avec la mise en place de cinq indicateurs censés refléter la liberté de la presse dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité. En conséquence, l'ONG indique que les comparaisons avec les années précédentes "sont à manier avec précautions".

Dans l’édition 2022 de son classement mondial de la liberté de la presse publié mardi 3 mai, Reporters sans frontières alerte sur l’aggravation par la guerre en Ukraine du « chaos informationnel » et remarque l’augmentation du « contrôle des médias » dans les régimes autoritaires.

Au total, 73 % des 180 pays évalués tous les ans par l’ONG se caractérisent par des situations jugées « très graves », « difficiles », ou « problématiques » concernant la liberté des journalistes à travailler. Si cette proportion reste identique à celle de l’année dernière, le nombre de pays (28) où la situation est « très grave » atteint un record tandis que 8 pays seulement affichent une « bonne situation », contre 12 l’année dernière.

RSF remarque une « polarisation sur deux niveaux », entre et au sein des pays, alimentée par « la montée en puissance des circuits de désinformation » dans les sociétés démocratiques et par le « contrôle des médias » dans les régimes autoritaires.

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Selon l’ONG, l’invasion russe de l’Ukraine illustre cette polarisation, une « guerre de propagande » ayant précédé l’envoi des troupes de Moscou (classé 155e) sur le territoire ukrainien. De même, la Chine (175e) « utilise son arsenal législatif pour confiner sa population et la couper du reste du monde, en particulier à Hong Kong », qui passe de la 80e place à la 148e dans le classement après la reprise en main autoritaire par Pékin.

L’Ukraine est le pays le plus dangereux en 2022, où 10 journalistes ont été tués. 365 journalistes ont été détenus dans le monde en 2021, contre 235 en 2020.

La Norvège conserve sa 1ère place pour la 6e année consécutive

Cette polarisation interne a accru les tensions sociales et politiques aux États-Unis (42e), note RSF, et en France (26e), qui progresse malgré tout de huit places dans le classement par rapport à 2021. Au bas du classement figurent toujours la Chine, devant la Birmanie, le Turkménistan, l’Iran, l’Érythrée et la Corée du Nord.

En haut du tableau, la Norvège conserve sa première place pour la sixième année consécutive, devant le Danemark et la Suède. RSF souligne également les espoirs apportés par des changements de gouvernement en Moldavie (40e) et en Bulgarie (91e).

RSF a utilisé une nouvelle méthode pour réaliser son classement, s’appuyant sur cinq indicateurs (contexte politique, cadre législatif, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité).

À l'inverse, les Pays-Bas (28e), jusqu'ici considérés comme un "bon élève", perdent 22 places, le contexte sécuritaire y étant jugé "difficile" à la suite de l'assassinat de type mafieux du journaliste Peter R. De Vries.

Au sommet du tableau, on retrouve les pays scandinaves, Norvège en tête, l'Irlande (6e), le Portugal (7e) ou encore le Costa Rica (8e). Parmi les moins bien classés, figurent notamment la Corée du Nord (180e), en queue de classement, suivie par l'Érythrée. La Chine figure à la 175e place.

Longtemps étouffés sous la dictature, des pays comme l’Angola (99e), le Zimbabwe (137e) ou l’Éthiopie (114e) ont connu une ouverture plus ou moins importante de leur espace médiatique mais, dans la plupart des cas, la répression des voix dissidentes demeure.

Dans le Sahel, l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire. En 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso.

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