Nigéria : les jeunes filles de Chibok poursuivent leur cursus scolaire

Le 14 avril 2014, des extrémistes islamiques ont pris d'assaut le lycée pour filles de la communauté de Chibok dans l’état de Borno au Nigéria, et ont enlevé 276 jeunes femmes qui se préparaient à passer des examens scientifiques.

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Pour la plupart de ces jeunes adultes qui ont eu la chance de retrouver la liberté, la reconstruction n'a pas été facile. Certaines d'entre elles parviennent à reprendre leurs études là où elles ont été interrompues et penser à un avenir professionnel.

"Cela a été difficile à certains égards, mais d'une certaine manière, cela a aussi été une bonne chose. Parce que sur les 10 ans, j'ai passé trois ans en captivité, donc, quand je suis revenue, même si ma jambe s'est cassée sur le chemin du... depuis le jour même où nous avons été kidnappés, donc, j'ai lutté avec ma jambe là-bas. Après mon retour, j'ai été opérée quatre fois, ce qui est très difficile pour moi, mais le bon côté des choses, c'est que ma quatrième opération, je l'ai subie en Amérique, ce qui m'a permis de m'inscrire à un programme dans le cadre duquel j'ai passé mon GED et j'ai été admise à l'université là-bas" s'est confiée Grace Dauda, une écolière de Chibok qui a été enlevée.

D'autres jeunes femmes comme Rebecca Mallum, une écolière de Chibok qui a été enlevée, n'ont pas pu reprendre leur parcours scolaire :"La vie n'est pas facile pour moi en ce moment parce que j'ai toujours rêvé de devenir quelqu'un. Je suis toujours passionnée par l'éducation, mais on me l'a refusée. Je suis allée me soigner et à mon retour, on m'a refusé l'école que le gouvernement nous avait promise. Alors, je trouve ça difficile, je ne fais rien pour l'instant" a-t-elle déploré.

Dimanche, des militants et des personnes touchées par l'événement se sont réunis à Lagos pour marquer le 10e anniversaire de l'enlèvement, appelant à la libération des quelque 100 filles toujours en captivité.

Depuis, au moins 1 500 élèves ont été enlevées, les groupes armés y trouvant de plus en plus un moyen lucratif de financer d'autres crimes et de contrôler des villages dans la région du nord-ouest du pays, riche en minerais mais mal surveillée.

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"La voie à suivre est que nous prenons très au sérieux la sécurité, que nous prenons également très au sérieux l'éducation. Le Nigeria est signataire de l'initiative pour des écoles sûres, mais nous ne la mettons pas en œuvre. C'est pourquoi nos écoles sont des cibles faciles et les ravisseurs ne peuvent pas seulement y entrer, ils peuvent aussi négocier le nombre d'entre elles qu'ils ramèneront. Il s'agit donc pour le gouvernement de donner la priorité à l'éducation et à la sécurité des Nigérians." a révélé Opeyemi Adamolekun, membre du groupe de campagne #BringBackOurGirls qui a organisé l'événement.

Les lacunes en matière de sécurité qui ont entraîné les enlèvements de Chibok il y a dix ans sont toujours présentes dans de nombreuses écoles, selon une enquête récente du bureau nigérian de l'agence des Nations unies pour l'enfance, qui a révélé que seulement 43 % des normes minimales de sécurité, telles que les clôtures et les gardes, sont respectées dans plusde6 000 écoles étudiées.

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