Les joutes verbales entre le président sénégalais Macky Sall et son homologue burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, autour de l’aide au développement, dont le continent est entièrement dépendant, ont failli prendre les couleurs d’une foire d’empoigne, lors du Sommet Russie-Afrique qui vient de se dérouler à Saint-Pétersbourg du 27 au 28 juillet. C’est le capitaine Traoré, qui a lâché la punchline laquelle aurait heurté les sensibilités du chef de l'Etat sénégalais présent à ce Sommet.
Lors du Sommet Russie-Afrique, qui s’est achevé hier à Saint-Pétersbourg, le Président Macky Sall et le capitaine Ibrahima Traoré, président du Burkina se sont livrés à une passe d'armes mouchetées.
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Capitaine Traoré dit ne pas comprendre que malgré les énormes ressources naturelles dont recèle l’Afrique, les dirigeants continuent de faire le tour pour mendier. Alors qu’en plus de ces richesses de son sous-sol, le continent est aussi gâté par dame nature. Avec ‘’de l’eau, du soleil en abondance’’.
Et que malgré tous ces atouts, la pauvreté est toujours omniprésente. Des propos qui résonnent comme une grosse pierre balancée dans le jardin des partenaires occidentaux du continent. Dans cette passe d’arme à fleurets mouchetés, le chef d’État sénégalais y est allé quasiment du tac au tac, en guise de réplique à la verve du chef de la junte burkinabè.
"Je ne crois pas à l’aide en réalité. C’est pour répondre à notre jeune frère, notre cadet, Capitaine Traoré, Président du Faso. Les chefs d’Etat ne sont pas venus ici pour mendier, tout comme nous n’allons pas aller ailleurs pour tendre la main. Nous travaillons pour un partenariat d’égale dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici où à Washington", a précisé le Président Macky Sall, lors de la Conférence des chefs d’Etat présidée par le Président russe, Vladimir Poutine.
Le Président Sall répondait ainsi au chef de la junte burkinabè, qui s’en était pris à certains dirigeants dans son discours contre «l’impérialisme» en scandant des expressions sankaristes. Il souligne que le combat de l’Afrique est d’abord celui pour la dignité. "Et ce combat, il transcende les générations. Je suis très heureux d’être à côté du Président Museveni ou du Président Denis Sassou-Nguessou, qui ont été pour certains des combattants de la liberté, pour d’autres des modèles de résilience".
A l’en croire, "chaque génération a son combat à mener. Le nôtre, c’est d’abord de combattre le terrorisme qui est en train de gangréner notre continent, mais aussi de travailler pour le développement de notre continent".