En visite à Dakar après une tournée en Afrique de l'Ouest, la Secrétaire Générale de Amnesty International Agnès Callamard a fait face à la presse pour se prononcer sur plusieurs questions de droits humains telles que la liberté de manifester, l’usage excessif de la force, la liberté d’expression, la protection des enfants talibés, la justice pour les morts de Mars 2021, etc.
Plus d'un an après les émeutes de mars 2021 au Sénégal, qui ont fait 14 morts, la Secrétaire Générale de Amnesty International Agnès Callamard réclame justice pour les familles des victimes. Elle écarte tout arrangement pour étouffer les "meurtres".
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A propos des évènements de mars 2021, le gouvernement sénégalais avait annoncé en avril 2021 l’ouverture d’une commission d’enquête pour établir les circonstances de ces incidents et sanctionner le cas échéant les responsables.
Mais aucune information n’a été donnée sur la mise en place de cette commission d’enquête. Amnesty rappelle que les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et familles de participer au processus judiciaire.
Agnès Callamard déplore que les violences exceptionnelles de mars 2012, qui ont fait 14 morts parmi les manifestants, n'aient pas donné lieu à des inculpations. "Il s'agit ici du nombre de morts e plus important durant des manifestations depuis une génération au Sénégal" , a regretté la Secrétaire Générale de Amnesty International. Elle rembobine : "Nous avons par ailleurs appelé les autorités sénégalaises à témoigner davantage de célérité et de transparence s'agissant des enquêtes sur les personnes tuées durant les manifestations de mars 2021 et de juin 2022 dans plusieurs villes du pays".
Elle signale que Amnesty n'a pas eu malheureusement les assurances que toutes les enquêtes avançaient effectivement. "Il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux", a-t-elle martelé.