Khalifa Sall : 'entre Ousmane Sonko et moi...'

Interrogé sur ses relations distendues, au sein de l’opposition au Sénégal, avec Ousmane Sonko, Khalifa Sall affirme qu’il n’y a pas rupture, mais que chacun suit sa voie.

Khalifa Sall Leader de Taxawu Senegal

Khalifa Sall s'est entretenu avec nos confrères de RFI & France 24. Interrogé sur sa participation à la Présidentielle, le leader de Taxawu Dakar déclare : "cette élection est assez particulière. Sa première particularité, c’est que c'est la première fois qu'un chef d'État sortant n'est pas candidat et que c'est lui qui va organiser cette élection. Donc c'est pourquoi nous avons tous espoir que là, cela se passera sans qu'il y ait trop de dommages, sans qu'il y ait trop de contraintes. En tout cas, [Macky Sall] s'est engagé à organiser des élections sereines et sincères. Qu'il manque Karim Wade et Ousmane Sonko, c'est quelque chose de regrettable, parce que ce que nous aurions souhaité, c'est qu'il y ait tout le monde, que tous ceux qui prétendent postuler à servir ce pays puissent le faire à travers ce scrutin. Vous comprenez que c'est quelque chose que nous regrettons pour la vitalité démocratique, pour le jeu démocratique, et nous sommes de tout cœur avec tous les combats qu’ils mènent tous pour pouvoir intégrer le dispositif."

Quid de la mise à l'écart de Karim Wade ? "En tout cas, je suis solidaire de Karim. Je le lui ai dit de vive voix, ce qui lui est arrivé est injuste et difficilement acceptable, parce que ça fait deux scrutins de suite qu'il se prépare à prétendre servir son pays et que l'occasion ne lui est pas donnée pour le faire. C'est vrai aussi, j'ai été surpris qu'il ait été recalé pour cette raison-là. Et je crois que la commission d'enquête parlementaire qu'ils ont initiée pourrait contribuer à élucider ce qu’il s’est passé réellement."

Que pense-t-il d'un report éventuel de la présidentielle ? : "Je ne pense pas que ce soit la solution. Tout le monde sait que je suis contre le report. C'est ma position personnelle et on ne reporte pas une élection à 31 jours. Nous sommes à 31 jours du scrutin. Ce serait sur quelle base ? Qu'est-ce qui conduirait, qu'est ce qui justifierait, qu'est ce qui expliquerait un report ? J'aimerais bien en avoir les raisons. Parce que c'est ça le vrai problème, qu'est ce qui le justifierait ? "

Il ajoute : "Karim Wade se bat, il ne faut pas qu'on ait un comportement de charognard. Pour l'instant, il mène un combat. Ce combat, nous en sommes solidaires. Il s'agit pour nous de le soutenir et de l'encourager à se battre. Le moment venu, quand il faudra aller au scrutin et qu'il faudra discuter, ce sera une seconde étape. Mais aujourd'hui, il n'est pas dans nos intentions de parler, d'aller travailler l'électorat de Karim. Pour l'instant, on le soutient et on est à ses côtés pour son combat."

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Sa relation avec Ousmane Sonko et Yewwi Askan Wi ? Khalifa Sall souligne : "D'abord, je voudrais préciser que nous n'avons pas rompu avec Yewwi. Yewwi avait des statuts, des textes de code de conduite et des règles et nous avons été respectueux de ces règles. Il respecte ma position comme je respecte la sienne, parce que pour aller au dialogue, c'est une décision de chaque formation politique de la coalition. On n'a jamais dit, dans le texte de Yewwi, qu'il fallait une décision unanime pour aller au dialogue ou pas. Surtout que pour l'élection présidentielle, chacun a le droit d'être candidat ou non. Donc ce sont des choix que nous avons faits et que nous assumons. Nous avons été au dialogue, pas parce qu'il y avait l'élection présidentielle, mais parce que d'abord, nous croyons au dialogue politique dans ce pays. C'est important. D'abord, j'ai dialogué alors que j'étais en prison, j'ai participé à tous les dialogues alors que j'étais en prison. Je n'étais pas candidat et pourtant j'étais là, j'étais à tous les dialogues. Aujourd'hui, le président nous a conviés à ce dialogue. Nous y sommes allés."

Quant à ses chances pour remporter la Présidentielle ? " C'est une élection présidentielle, c'est un problème de personne. Ce sont des hommes et des femmes qui se présentent à nos concitoyens pour solliciter leurs suffrages à travers des projets, des programmes qu'ils vont leur proposer. Il s'agit de crédibilité, il s'agit de compétences, il s'agit de capacité et je suis très bien placé pour être le prochain président de la République du Sénégal. J'y suis préparé, je connais ce pays, je connais l'État et j'ai tous les atouts pour être élu. Je n'ai aucune inquiétude face au pouvoir", a-t-il déclaré.

Je suis dans l'opposition depuis 24 ans. Je suis le plus ancien opposant depuis que le PS a perdu le pouvoir. Je suis dans l'opposition. J'ai eu tous mes mandats en étant opposant. J'ai été élu et réélu député, j'ai été élu et réélu maire de Dakar, toujours en étant dans l'opposition, je n’ai pas besoin d'aller à Benno [Bokk Yakaar]. Donc je reste dans l'opposition. Je suis lié par les contrats moraux que nous avons signés au niveau de l'opposition, que ce soit dans le F24 et autres, ça m'engage. J'ai apposé ma signature.

Khalifa Fall est sur d'aller au second tour. "Je ne l'envisage pas, je n'envisage pas d’être absent. Je serai au second tour. Et il y aura un second tour, forcément. C'est la réalité politique du moment. Ceux qui vous disent, le premier tour… Bon, vous savez, il n’est pas interdit de rêver. Tout le monde sait qu'il y aura un second tour dans ce scrutin. On n'a jamais eu un scrutin aussi ouvert. Personne et je sais que j'y serai inch’Allah, peu importe celui que j’aurai en face de moi."

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