Manifestement non, si l’on sait que l’actuel maire de la Médina, ne doit pas être dans ce besoin si pressant qui le pousse à aller à la quête d’un éventuel paradis terrestre. Élu en 2009, il a su résister aux appels de Wade et à sa contre-offensive à la suite d’une défaite qui a fait beaucoup de dégâts à Dakar. Sous l’aile protectrice de Khalifa Sall « grand maire » de la capitale, il a été réélu en 2014 contre la volonté du pouvoir actuel qui voulait « récupérer » Dakar.
Bamba Fall peut-il être classé dans cette catégorie d’hommes politiques qui ont quitté la « galère » pour des prairies luxuriantes ?
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Un second mandat à la tête de la Médina qui n’à pas été de tout repos. Le verbe haut face au régime et face au leader du Parti socialiste le défunt Ousmane Tanor Dieng, il a fini par être emprisonné à la suite de violentes bagarres à la « Maison du Parti » à Colobane. Il sera rejoint à Rebeuss par Khalifa Sall. C’était écrit si l’on sait que la volonté du président de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » était à son summum.
Sall qui a pesé de tout son poids pour l’élection de l’actuel président à la Magistrature suprême, ne serait pas à Rebeuss s’il épousait à la lettre la démarche des dirigeants actuels. Combien de voleurs «pris la main dans le sac», sont aujourd’hui bien à l’aise dans la «République de la rupture» ? En décidant de faire face à Macky et les siens et rester à la Mairie de Dakar, il était sans doute conscient qu’il est strictement dans le viseur de ses «ennemis». Bamba Fall aussi.
C’est pourquoi la « transhumance » de ce dernier aux lendemains des élections locales du 23 janvier 2022 intrigue ici et là même si on a longtemps prêté à Fall des intentions de « capitulation » face aux assauts d’en face. N’a-t-il pas cédé au mauvais moment ? Certes, les élections locales ne sont plus d’actualité, mais le futur si proche ne s’annonce pas merveilleux. La jurisprudence Moussa Sy aux Parcelles Assainies battu après avoir rejoint le pouvoir, est là pour le démontrer.
Le salut de l’actuel ministre-conseiller-maire réside dans une victoire éclatante lors des législatives de juillet dans sa localité. Ce qui n’est pas du tout évident vu le contexte de désenchantement qui avait beaucoup joué en défaveur du régime et a été bénéfique pour lui et pour nombre de candidats de l’opposition devenus maire non pas du fait de leurs qualités intrinsèques mais à cause d’une certaine impopularité des gouvernants actuels.