La réunion du dernier Conseil des ministres (le dernier pour Macky Sall) a été un moment de forte émotion. L'occasion a été saisie par le président de la République sortant de faire le débriefing de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 qui consacré la victoire de Bassirou Diomaye Faye.
Quid de la débâcle de son candidat Amadou Bâ ? Macky Sall donne les raisons. Le chef de l'Etat a d’abord rappelé que la coalition qu’il dirige, Benno Bokk Yakaar (BBY « était dans une tendance baissière au regard des scores réalisées depuis les élections locales du 22 janvier 2022 » au terme desquelles « le pouvoir a perdu les plus grandes villes » au profit de l’opposition regroupée autour de Yewwi Askan Wi (Yaw). Cette coalition leur avait par la suite presqu’imposé la cohabitation à l’Assemblée nationale à l’issue des Législatives du 31 juillet 2022.
Puis, Macky Sall a évoqué « la division » qui mine le camp présidentiel, arguant que cet élément a aussi favorisé la défaite. Par exemple, a-t-il regretté, « les responsables de son parti (APR) n’ont pas suivi son choix, en plus du fait que tout le monde ne s’est pas investi sur le terrain. » Dans la foulée, il a rappelé la rébellion de l’ancien Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, de l’ancien ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, et du maire de Kolda, Mame Boye Diao, qui ont claqué la porte et déclaré leur candidature à la Présidentielle du 24 mars.
Enfin, Macky Sall a « rappelé les 12 ans passés à la tête du pouvoir » avant de déclarer que « l’usure du pouvoir est un facteur de déclin ».