Depuis la condamnation d’Ousmane Sonko, il y a presque 15 jours, plusieurs personnalités mènent des missions de bons offices auprès de l’opposant sénégalais, toujours retenu à son domicile dakarois. Sans aucun résultat pour l’instant, bien que l’opposition ait renoncé à ses récentes mobilisations.
Depuis la condamnation d’Ousmane Sonko, le 1er juin, plusieurs personnalités mènent des missions de bons offices. En vain, bien que l’opposition ait renoncé à ses mobilisations des 9 et 10 juin.
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Officiellement, pointe Jeune Afrique, d’après le parti de Sonko, le Pastef, "Ousmane Sonko n’est pas demandeur d’une quelconque médiation. Il considère que seul le peuple pourra le libérer. "
"Nous nous contentons de nous battre contre sa séquestration", ajoute un responsable du parti, qui assure que le maire de Ziguinchor "ne reçoit personne" chez lui.
En fait, non. Pierre Goudiaby Atepa a été reçu par l’opposant le 4 juin dernier à son domicile dakarois, note le site panafricain. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, avait donné son autorisation pour qu’il puisse accéder au domicile d’Ousmane Sonko à la cité Keur Gorgui.
Un pont entre Keur Gorgui et le palais présidentiel ?
Et d’après lui, Ousmane Sonko va bien. Il l’affirme d’ailleurs de vive voix hier mardi matin sur Rfi. Pierre Goudiaby Atepa, relève WakatSéra, semble vouloir jouer de toute son influence de politicien et de président du club des investisseurs du Sénégal, mais surtout de proche d’Ousmane Sonko et ami de Macky Sall, pour s’ériger en médiateur entre les deux hommes.
Sans avoir été mandaté, dit-il, par qui que ce soit, pour offrir ses bons services. (…) Aura-t-il la manœuvre facile ? Non ! , répond le quotidien burkinabé. « Rien n’est moins sûr, car, Pierre Goudiaby Atepa doit faire accepter à Ousmane Sonko de passer par le Palais de justice pour accéder au Palais présidentiel et convaincre Macky Sall de tourner le dos à cette "3e candidature", dont l’intention lui est prêtée et qui suscite l’ire des opposants et d’organisations de la société civile. L’architecte fait désormais face au défi de construire un pont entre Keur Gorgui et le palais présidentiel du Plateau. »
Les bons offices des patrons sénégalais
On revient à Jeune Afrique qui affirme qu’un autre canal de médiation a été ouvert via le patronat sénégalais (…). Cette initiative a été portée par les dirigeants des principales organisations du secteur privé du pays et par des représentants des associations du secteur formel et informel.
La première rencontre a eu lieu mercredi dernier entre une délégation composée de plusieurs entrepreneurs privés et le comité exécutif du F24, la plateforme de l’opposition mobilisée contre un troisième mandat de Macky Sall.
Celle-ci « a dressé une liste de doléances, dont l’engagement de Macky Sall à ne pas briguer un troisième mandat, la participation des opposants à la présidentielle de 2024 et la libération des détenus politiques et d’opinion ». Le lendemain, jeudi 8 juin, « les entrepreneurs privés ont été reçus par Macky Sall, entourés de plusieurs ministres. (…) Mais, cette rencontre n’a débouché sur aucune avancée notable, relève Jeune Afrique. Macky Sall a refusé de donner une réponse claire sur ses ambitions politiques et de débattre du cas particulier d’Ousmane Sonko ».
Sur la tentative de médiation, Atépa confie à RFI: « Monsieur Sonko ne m'a pas demandé d'aller voir le Président pour lui dire. C'est un message que j'ai compris de l'entretien que nous avons eu, de paix, de concorde entre les Sénégalais ». Dans l’entretien avec RFI, l’architecte a toutefois ajouté que jusqu’ici, « Macky Sall a refusé de s’entretenir avec Sonko ». Mais il espère que le jour viendra.