Si le directeur général de LAS parle d’une « sortie de piste », un témoin, présent à l’aéroport au moment des faits, soutient le contraire. Il renseigne qu’une panne technique a été bien décelée sur l’avion en question. Ce, au moment de son premier décollage, aux environs de 22H. Avant que le pilote ne revienne sur la piste pour des travaux techniques. La même source confie que c’est à la suite de son second décollage que le moteur droit de l’appareil a pris feu…
Un des rescapés de l'accident du Boeing, qui a fait une sortie de piste lors de son décollage depuis l'aéroport Blaise-Diagne, rejoue le film de l'incident. Tout, dans ce récit, est glaçant.
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- "C’est après son deuxième décollage que le moteur droit a pris feu"
La même source poursuit : "après avoir juste effectué sa côte piste (destination Bamako), le personnel de l’équipage a décelé une panne technique au niveau de l’appareil. Sans tarder, le pilote fait demi-tour et s’immobilise sur la piste. Des travaux sont alors entrepris par des techniciens, avant que l’avion ne décolle à nouveau avec les 79 passagers, dont 2 bébés."
Une fois, ce deuxième décollage effectué, l’avion ne fera pas plus de 500 mètres. Car, précise la source de L'OBS, "c’est en plein air, arrivé à hauteur du pavillon présidentiel, que le moteur droit de l’avion prend feu. Face à une panique générale des passagers, le pilote décide encore de revenir à la charge pour atterrir. C’est ainsi qu’il parviendra difficilement à manœuvrer l’appareil dans le but d’atterrir sur la piste."
Entre-temps, dans un instinct de survie, des passagers, gagnés par la peur, cherchaient à se tirer de la situation avant qu’elle ne devienne plus catastrophique. Sans hésiter, certains brisent les vitres des hublots et se jettent dans le vide. Aussitôt, les éléments de LAS, gestionnaires de l’aéroport, mobilisent les sapeurs-pompiers de l’air pour voler au secours des sinistrés.
- Il y a eu des pneus qui ont éclaté et un début de feu
"Tout le monde était déjà inquiet. Mais, le pilote a rassuré les passagers. Certains voulaient qu’on annule le vol, surtout que l’avion était trop vieux", raconte un témoin contacté par Le Quotidien. Ensuite, il a fait une tentative de décollage vers 1h. "Et l’avion a pris un peu d’altitude avant de se poser brutalement. Il y a eu des pneus qui ont éclaté et un début de feu. Mais, les cris de peur et de remerciements au Seigneur d’être restés en vie se confondaient dans l’avion. Tout le monde a entendu le choc. Les gens disaient Allahou Akbar, Soubkhan Allah", ajoute-t-il.
Les hôtesses de l’air et le personnel navigant ont voulu respecter à la lettre le protocole d’évacuation. "Mais, il y a eu un début de feu. Certains voulaient sortir très rapidement», poursuit-il son récit. Après, une fumée épaisse a commencé à se dégager. Puis le feu a débuté sa propagation. Et les pompiers, pré-positionnés à l’intérieur de l’aéroport, ont engagé la bataille pour le circonscrire. Les passagers sont conduits loin du lieu de l’accident pour les éloigner de tout risque de déflagration. Mais, ils ont dû attendre pendant plusieurs minutes dans le fourré, certains blessés couchés sur l’herbe. "C’était une scène terrible", avoue un passager.