Morte de négligence, morte de cruauté. Ceux et celles qui devraient la prendre en charge, se sont comportés comme des êtres sans cœur, sans aucun ressenti, imperméable aux maux qui rongent les autres, bêtes et méchants. Sans soucis, souvent obnubilés par de basses préoccupations, des choses étrangères à leur noble profession, ils prennent les malades pour des fardeaux, des charges sur leurs épaules
L’hôpital qui devait être ainsi un lieu de réconfort où tous les patients devraient retrouver de l’espoir, se transforme en un espace de traumatisme et de stress. Pire, un véritable mouroir où sont ensevelis des espoirs et des vies. Certes , nos infrastructures hospitalières sont désuètes, l’État jetant son dévolu sur d’autres priorités loin d’être prioritaires. Certes les moyens y sont la plupart du temps rudimentaires, certes les conditions de travail y sont très difficiles.
Mais le sens des responsabilités devrait guider tout travailleur soucieux et à cheval sur des principes universels qui gouvernent toutes les professions. Celle de soignant est singulièrement éprouvante et nécessite de la passion, une réelle volonté et des efforts immenses. Car, il s’agit ici de respecter un engagement, un serment et d’agir de telle sorte que toute action puisse être érigée en règle universelle.
C’est donc plus qu’une recherche effrénée de moyens de subsistance. Ce n’est pas un bras de fer contre des gouvernants tout aussi irresponsables. C’est un sacerdoce qui dépasse les petitesses. C’est une affaire d’humanisme. Sentir la souffrance de quelqu'un, faire attention à ses difficultés pour l'aider, c'est avant tout une question de cœur. Les grands cœurs compatissent et dominent l'indifférence et le dédain. Ils se laissent toucher.
C'est ce qui nous manque le plus. C'est pourquoi notre société devient de plus en plus cruelle. A l'hôpital de Louga, Astou Sokhna en est une énième victime.