Tous les engagements financiers pris par le gouvernement avec les syndicats d’enseignants ont été scrupuleusement respectés par l’Etat, a déclaré, mercredi, à Dakar, le ministre des Finances et du Budget, mais des organisations syndicales concernées accusent les autorités gouvernementales de non-respect de l’accord signé en février et mars derniers.
Dialogue de sourds entre gouvernement et syndicats d'enseignants sur l'accord de février et mars.
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‘’Tous les engagements financiers contenus dans l’accord conclu le 26 février 2022, entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs, ont été scrupuleusement respectés’’, a soutenu Abdoulaye Daouda Diallo lors d’une conférence de presse. ‘’Jusqu’ici, aucun dysfonctionnement d’ordre financier d’un quelconque point de l’accord n’a été porté à l’attention des services (…) du ministère des Finances et du Budget’’, a dit M. Diallo en présence des ministres de l’Education nationale, Mamadou Talla, du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy.
Il estime que ‘’c’est un effort financier sans précédent qui a été fait en faveur des enseignants, malgré le contexte de crise économique mondiale’’. ‘’Cet effort a été pris en compte dans la loi de finances rectificative 2022, pour laquelle le budget révisé du ministère de l’Education nationale s’est établi exceptionnellement à 673 milliards 150 millions de francs CFA’’, a ajouté Abdoulaye Daouda Diallo.
Ce montant – il comprend le budget initial et ce qui y a été ajouté en vertu de la loi de finances rectificative - ne concerne que le ministère de l’Education nationale, pas ceux qui sont chargés de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, a précisé M. Diallo.
Les augmentations salariales qui sont l’objet de l’accord conclu avec les syndicats d’enseignants ne concernent que l’année 2022, a-t-il souligné. ‘’A partir du 1er janvier 2023’’, d’autres augmentations vont suivre, a-t-il ajouté, affirmant que d’autres hausses sont prévues en 2024, ‘’conformément à l’accord qui avait été signé’’ par le gouvernement et cinq organisations syndicales, le 26 févier.
Les leaders du SAEMSS et du CUSEMS avaient préféré aller se concerter avec leurs militants avant de le signer le 3 mars, à la suite d’une grève de plusieurs semaines.
Seule l’indemnité de logement est défiscalisée, a rappelé le ministre du Budget et des Finances. ‘’Toutes les autres mesures sont fiscalisées, conformément aux dispositions sans équivoque de l’accord’’, a-t-il précisé.
Selon Abdoulaye Daouda Diallo, chaque enseignant pourra constater, sur son bulletin de salaire de mai, ‘’les rubriques explicites de l’accord’’, ainsi que ‘’les montants correspondants’’.
Il a fait part de sa ‘’surprise’’ et de son ‘’regret’’ d’avoir constaté ‘’la rupture unilatérale de l’accord par les syndicats d’enseignants représentatifs’’.
Le CUSEMS et le SAEMSS, pour leur part, accusent le gouvernement de ‘’non-respect des engagements financiers signés le 3 mars et devant être matérialisés à partir de la fin du mois de mai 2022’’.
Sur la page Facebook du SAEMSS, ces deux syndicats d’enseignants des cycles moyen et secondaire fustigent ‘’la mauvaise volonté du gouvernement’’ d’instaurer ‘’un climat social apaisé dans le secteur de l’éducation et de la formation’’.
Le CUSEMS et le SAEMSS promettent de dérouler leur ‘’11e plan d’action’’ en guise de protestation contre les faits dénoncés.