Une aide-soignante, mise en cause dans cette affaire, interrogée par L’OBS, déballe. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, elle revient sur le drame qui a couté la vie à Sokhna Astou.
Les langues commencent à se délier dans l’affaire Astou Sokhna, une femme enceinte décédée dans l'indifférence totale à l'hôpital de Louga.
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«Les gens sont en train de nous accuser à tort. Nous n'avons jamais souhaité la mort d'une patiente, a fortiori une femme enceinte. Mais, le jour du drame, nous étions assaillies par les malades, donc nous nous occupions des cas les plus graves», déclare-t-elle dédouanant le personnel de garde.
Elle ajoute : « Nous sommes en sous nombre. Nous sommes dépassées dès que nous recevons un nombre impressionnant de femmes enceintes.»
Elle révèle que la victime était très malade sans vouloir entrer dans certains détails. « La défunte était gravement malade. Sa grossesse était risquée. Elle était bien portante quand nous l'avions laissée sous perfusion sur le lit en attendant l'arrivée de l'agent qui devrait la programmer pour une intervention chirurgicale, mais à notre grande surprise, elle a rechuté », révèle-t-elle.
Elle poursuit, mouillant la tutelle. « Nous serons peut-être les agneaux du sacrifice, car la pression est grande du côté de la tutelle, mais le ministre en personne est au courant de tout ».
Quid de l’arrêt des travaux de la pédiatrie ? « Nous squattons une partie de la Médecine, car la Pédiatrie est en construction. Les travaux sont à l'arrêt depuis deux ans à cause d'un différend opposant le ministère et le bailleur», informe-t-elle.