C’est suite à une information anonyme faisant état d’un trafic de drogue qu’un agent infiltré l’a contacté. Un rendez-vous a été donné à la Médina. À bord d’une moto, Semou est arrivé sur le point de rencontre. Ainsi, il a été arrêté au moment de l’échange avec une plaquette qu’il tentait de vendre.
En venant au Sénégal, Bouna Semou Ndiaye était loin de se douter qu’il allait passer une grande partie de son séjour en prison. Il avait quitté la France où il a passé 43 ans pour régler une affaire de succession, il se fait arrêter pour offre ou cession de drogue. Il ignorait, dit-il, que la drogue est interdite au Sénégal.
Tribunal de Dakar
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Sur l’origine de cette drogue, il conduit les enquêteurs à Ngor pour leur montrer son fournisseur. Il déclarait l'avoir acquis auprès du franco-Malien, Abdourahmane Dramé qui est rentré en France d'après ses déclarations. Il devait vendre ça à 400 mille francs CFA selon lui.
Né en 1970, Bouna Semou Ndiaye conteste le délit d’offre ou cession de drogue qui lui ai reproché. Face aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, il dit avoir acquis la drogue pour sa consommation personnelle. « Je suis consommateur. J’ai acheté 5g à Ngor et j’ai été interpellé à Ngor Virage. J'étais au Virage plus précisément à la cité Biagui. Je ne connais pas la Médina puisque tout a changé pour moi au Sénégal », a-t-il tenté de se défendre.
Persistant dans ses dénégations, il renseigne qu’il a été victime de sévices à l’enquête. Il accuse également les policiers d’avoir volé son argent qui se trouvait dans son compte Wave. Convaincu de la culpabilité du prévenu, le parquet trouve primordial de montrer à celui-ci que les lois sénégalaises sont différentes de celles françaises. Surtout en ce qui concerne la législation sur la drogue. Le maître des poursuites a ainsi requis 4 ans d’emprisonnement ferme contre le comparant.
Peine trop sévère à en croire les avocats de la défense. « Il a reconnu qu'il fumait du cannabis. Il n'avait plus de réserve lorsqu'il est venu au mois de mars au Sénégal. Et il fallait qu'il aille sur le marché. Il était accompagné de son ami à Ngor, Ahmed et le Franco-Malien, son fournisseur. Ameth a pris la fuite. Il était venu pour en acheter et non pas pour vendre. C'est une version qui tient la route qu'il nous a servie aujourd'hui », a plaidé Me Khadim Kébé qui sollicite de faire profiter du doute son client.
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Ce, en disqualifiant les faits en détention de drogue en vue de l’usage. Son confrère Me Fodé Ndiaye de marteler : « il est venu pour les obsèques de sa sœur récemment et pour une procédure de succession pour l'héritage de son pater. Depuis le décès de son père en 2002, il n'est pas venu au Sénégal. Il y a deux thèses qui s'affrontent dans ce dossier. Celle des enquêteurs et du prévenu. Il y a un échec total de l'enquête parce qu'en aucun moment, il n'a parlé d'achat de drogue d'un montant de 400mille frs. Cela peut vous pousser vraiment à le relaxer au bénéfice du doute. Il vous a dit qu'il voulait acheter de la drogue, mais il vous dit qu'il ignorait que c'était interdit ».
Leurs requêtes n’ont pas été entendues par le tribunal qui, après disqualification des faits en usage personnel, a condamné le prévenu à six mois d’emprisonnement ferme.
