Le tribunal du commerce a ordonné l’expulsion du Programme National de Biogaz Domestique du Sénégal (PNB) des locaux loués à usage professionnel sis au lot n°120 situé à la cité Asecna à Liberté 6 à Dakar, tant de sa personne, de ses biens que de tout occupant de son chef.
Le Programme National de Biogaz Domestique (PNB) expulsé de ses locaux pour arriérés de loyer.
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Une décision qui n’ordonne néanmoins pas l’exécution provisoire et qui a été prise à l’audience de référé du lundi 26 juin 2023. Le PNB est condamné aux dépens. Le tout, en application des dispositions des articles 81, 250 du code de procédure civile et 133 de l’AUDCG.
Le but du PNB est d'améliorer les conditions d'existence des populations rurales du Sénégal à travers l'exploitation des bénéfices marchands et non marchands du biogaz domestique, par la création d'un marché durable de biogaz au profit des ménages sénégalais.
Le biogaz est produit pour satisfaire les besoins énergétiques sous pratiquement toutes les formes utiles d'énergie, que ce soit la chaleur, l'électricité ou la force motrice. Il peut ainsi se substuer à de nombreuses formes d'énergie existantes. Toutefois, le biogaz domestique vise principalement les besoins énergétiques primaires liés à la cuisson, l'éclairage et dans une moindre mesure, l’électricité.
Sur un objectif de 8 000 bio-digesteurs en 4 ans (2010/2013) (un appareil qui produit de l’énergie pour la cuisson et la lumière), le PNB-SN n’a pu réaliser que 587 unités. Toutefois, le programme a pu atteindre 1 000 bio-digesteurs en 2015.
10 000 bio-digesteurs : 2% des ménages
Au Sénégal, 453 000 ménages évoluent dans l’agriculture, selon l’ANSD. Par conséquent, si ambitieux que soit l’objectif de 10 000 bio-digesteurs, il ne couvre que 2% des ménages. C’est dire les efforts qui restent à faire. Or, 87% des ménages utilisent le bois mort pour la cuisson. Soit 1,7 million de tonnes de bois par an et 3 heures de temps perdues quotidiennement par les femmes dans la recherche du bois.
Les 10 000 ménages dotés de bio-digesteurs permettront de réduire cette consommation annuelle de 45 000 tonnes et donc de limiter la destruction des forêts qui ont disparu dans le Saloum et d’autres localités. Le bois dégageant certaines substances nuisibles à la santé, leur remplacement par un autre système permet donc de réduire les pathologies respiratoires dues à la fumée et d’autres maladies comme les céphalées.