Sénégal : le boom des moto-taxis Jakarta inquiète

Le nombre de motos « Jakarta » a explosé au Sénégal avec 500 000 unités recensés à travers le pays dont une grande partie dans la capitale sénégalaise.

Les moto-taxis Jakarta sont un moyen de transport très prisé dans la région de Kaolack | Photo Paul DIACK

Apparus dès la seconde guerre mondiale mais généralisés à partir des années 1980 dans la capitale et sa banlieue, les fameux « cars rapides » ont rapidement mordu sur le monopole de la compagnie publique d’autobus, qui représentait moins de 10 % des déplacements dans les années 2000. Dans les villes secondaires, seuls les taxis berlines remplissaient le vide.

Aujourd'hui, il y a plus de motos que de cars rapides et Ndiaga Ndiaye. L’arrivée des Jakartas a changé la donne. Une nouvelle forme de mobilité urbaine prend de l’ampleur dans la capitale et inquiète. Le nombre de motos Jakarta prend une proportion inquiétante dans la circulation et l’Etat aussi ferme les yeux au nom d'une offre d'emploi.

Les Jakartas ont envahi Dakar et sont visibles maintenant dans tous les ronds-points et carrefours de la capitale, à la recherche de la moindre clientèle. Ce qui inquiète à plus d’un titre. On a l’impression qu’on est à Bamako ou à Bobo Dioulasso où les motos sont les premiers moyens de déplacement.

Si beaucoup de trajets se font encore en taxi ou en bus, de nombreux usagers préfèrent maintenant ces deux roues à cause de leur simplicité à éviter les bouchons, un manège souvent dramatique.

Plus de 500 000 motos

ADVERTISEMENT

D’après un expert en logistique qui s'est confié au journal Bés-Bi, les hommes politiques sont en grande partie responsables de l’invasion de Dakar par ces engins. « C’est de la politique politicienne. Ce sont eux qui achètent ces Jakarta pour ces jeunes, pensant qu’ils leur créent de l’emploi alors qu’ils participent à encombrer Dakar. Le nombre de Jakarta augmente chaque jour. À l’échelle nationale, ils sont plus de 500 000. En plus, il n’y a pas que des Sénégalais, il y a beaucoup d’étrangers qui ont investi ce créneau. Hier, j’en ai vu qu’on débarque des Jakarta venant de l’intérieur du pays », confie cet expert.

Au Sénégal, les accidents impliquant les « deux-roues » sont devenus un phénomène préoccupant faisant beaucoup de victimes. Selon les dernières statistiques de la NPRS (Nouvelle Prévention Routière de Sénégal) et de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, plus de cent personnes perdent la vie chaque année dans des accidents de la circulation impliquant des cyclomoteurs. Et on note aussi près de 7000 blessés.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ARTICLES SUGGÉRÉS

Lac 2 Guiers est libre

Lac 2 Guiers est libre

Kaolack : un ouvrier retrouvé mort dans une usine

Kaolack : un ouvrier retrouvé mort dans une usine

Cambriolage à Yoff : le cerveau du gang tombe

Cambriolage à Yoff : le cerveau du gang tombe

Ils sont 12 910 détenus dans les prisons sénégalaises

Ils sont 12 910 détenus dans les prisons sénégalaises

Après Thiaroye, un autre drame secoue Ziguinchor

Après Thiaroye, un autre drame secoue Ziguinchor

Une coiffeuse mère célibataire arrêtée pour prostitution

Une coiffeuse mère célibataire arrêtée pour prostitution

Voilà pourquoi vous êtes fauché tous les mois

Voilà pourquoi vous êtes fauché tous les mois

Volleyball : 5 joueuses enceintées par leurs encadreurs

Volleyball : 5 joueuses enceintées par leurs encadreurs

13 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici à 2050

13 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici à 2050

ADVERTISEMENT