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Ousmane Sonko va donc recommencer à respecter ses rendez-vous avec Thémis.
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Sous contrôle judiciaire, il avait révélé, lors d'un entretien avec la presse, avoir suspendu ses « signatures régulières ». Ses explications ont été simples : la justice ne me respecte pas. Moi aussi je ne vais pas la respecter. Il avait chemin-faisant exhibé son passeport diplomatique arguant qu'il peut bien voyager hors du pays. Le leader de Pastef était sans doute conscient des limites de ses déclarations mais il tient ainsi à assumer une posture iconoclaste naturellement provocatrice.
Manifestement, il a eu l’effet voulu. Au-delà du communiqué dominical du ministre des Affaires étrangères qui a maladroitement et précipitamment réagi sur le renouvellement du passeport diplomatique, le dossier a quelque peu bougé. Le doyen des juges qui avait, en toute vraisemblance, rangé cette affaire aux calendes… sénégalaises, a convoqué et entendu Ndéye Khady Ndiaye témoin principal et propriétaire du salon « Sweet Beauty ».
D’autres personnes liées à ces accusations de viols avec violences seraient déjà interrogées sur le fond. Sonko veut ainsi réussir à tourner les choses à son avantage après les nombreux commentaires qui ont suivi les « sorties » de l’accusatrice Adji Sarr dans le journal Le Monde, Jeune Afrique, Rfi. Un dévolu sur une presse étrangère loin d’être anodin au point que l’actuel maire de Ziguinchor, dit avoir été la cible de ces médias qui seraient à la solde d’une France qui « gère ses intérêts ».
La déclaration d’hier sur le média de son parti, les différentes plateformes et réseaux virtuels, était plus destinée à ses militants et autres sympathisants à qui il voulait informer de son changement de posture. Même s’il leur demande de ne pas se mobiliser après une probable convocation, c’est une façon subtile de les gonfler à bloc pour parer à toutes les éventualités. Il est évident que ses « talibés » ne vont pas respecter son « ndigël ».