Le tribunal reproche au mis en cause, né et domicilié à Toubab Dialaw, marié à deux épouses et père de trois enfants, d'avoir, à Thiès, courant 2020, formé une association ou établi une entente dans le but de contrevenir aux dispositions de l'article 97 du code des drogues.
La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès a mis en délibéré l'affaire du jeune berger de 30 ans, Aliou Sow, poursuivi pour association de malfaiteurs et trafic intérieur de chanvre indien, pour être vidée le 27 mai 2024.
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Le 23 juin 2020, les éléments du commissariat de premier Arrondissement de Thiès avaient reçu une information faisant état d'un individu qui effectuait la navette Mbour-Thiès, pour transporter de la drogue. C’est ainsi que les policiers ont mis en place un dispositif permettant d’interpeller le nommé Aliou Sow qui se trouvait à bord de sa moto Jakarta en possession de 10 kilogrammes de chanvre indien.
Interrogé sur l'origine de la drogue, il soutient l'avoir acquis auprès d’un fournisseur basé à Ziguinchor. C’est ce dernier qui lui avait transféré la commande par le biais d'un chauffeur de camion. Dans la foulée, il précise ne pas être en mesure de décliner les identités des susnommés. A propos de la destination du chanvre indien, il explique qu'il s'activait dans la vente de drogue et que le produit illicite était destiné à cette fin.
Inculpé pour trafic intérieur de drogue et d'association de malfaiteurs, le mis en cause reviendra, lors de sa première comparution comme dans son interrogatoire dans le fond, sur ses premières déclarations faites devant les policiers. Il avance qu’il a ramassé la drogue sur route Sindia Mbour qu’il a cachée dans la forêt.
Il avait contesté la quantité de chanvre indien saisie estimée à 10 kilogrammes, pour la ramener à, finalement, 5 kg. Toutefois, il maintient que la drogue est destinée à la vente. Ses dénégations cherchant à réduire le nombre de kilogrammes saisi à cinq, constitueraient-elles une stratégie pour limiter sa responsabilité pénale, qui du reste, n'a été corroborée par aucun élément de la procédure.
Il a, en tout cas, été constaté que l'inculpé a agi dans le cadre d'une résolution criminelle concertée, en déclarant avoir acquis la drogue auprès d'une personne non identifiée établie à Ziguinchor et qu'elle était destinée à être livrée à des clients qui habitent Mbour. Dès lors, remarquent les enquêteurs, la connivence est manifeste. Et l'inculpé, avec d'autres personnes non identifiées, se sont réparti les rôles pour commettre leur forfait.
Devant la chambre criminelle, Aliou Sow a nié les faits qui lui sont reprochés. « Ce n'est pas 10 kg de chanvre indien, mais plutôt 2 sacs que j'ai trouvés sous un baobab, contenant, chacun, 2 kg de drogue et un bloc, soit au total 5 kg. J'ai appelé un copain pour trouver les moyens de vendre cette drogue car je tenais absolument à m'en débarrasser. Quand nous sommes tombés d'accord sur le prix de 35.000 FCFA le kg, j'ai pris ma moto Jakarta pour le rencontrer à la sortie de village de Sindia. Mais en route, je me suis rendu compte que j'ai été suivi par un véhicule de marque 4X4, sans n'avoir pour autant rien soupçonner », narre-t-il.
Mais une fois arrivé sur le lieu du rendez-vous, poursuit-il, la voiture en question s'est garée devant moi, des hommes en civile sont descendus pour l'interpeller et m'arrêter, pour détention de chanvre indien.
Le procureur de la République a rappelé que lors de l'enquête préliminaire, le prévenu avait déclaré avoir acquis ce chanvre indien chez un fournisseur établi à Ziguinchor. Il a reconnu A. Sow coupable des accusations et a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle. L’affaire est mise en délibéré pour le 27 mai 2024.